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La famille de l'homme tué à Morges dénonce une bavure à caractère raciste

L'individu tué par balles par un policier à la gare de Morges se sentait traqué et pensait qu'on allait l'assassiner.
L'individu tué par balles par un policier à la gare de Morges se sentait traqué et pensait qu'on allait l'assassiner. / 19h30 / 2 min. / le 16 septembre 2021
La RTS dresse le portrait de l'individu de 37 ans qui a perdu la vie le 30 août à Morges sous des tirs policiers. Aujourd'hui, les proches de Roger, communément appelé Nzoy, demandent justice.

Les vidéos amateur ont fait le tour du pays. On y voit notamment un homme noir muni d'un couteau se diriger avec détermination vers des policiers sur le quai de la gare de Morges. Un agent sort son arme et tire à plusieurs reprises. L'individu s'écroule et perd la vie.

Qui était cet homme? Deux semaines après le drame de Morges, la RTS est en mesure de dévoiler de nombreux éléments inédits.

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Un homme marqué par le décès d'un ami

Selon plusieurs proches du défunt, Nzoy a été marqué par le décès d'un ami en début d'année. Il aurait alors commencé à avoir des problèmes psychologiques, à se sentir persécuté. "Il était persuadé qu'on voulait l'assassiner", confie un proche.

Au fil des mois, ce sentiment semble avoir pris toujours plus d'importance. Nzoy aurait été suivi par un psy et sa famille lui aurait même suggéré d'être interné pendant un certain temps, mais il aurait refusé.

Cet élément permettrait de mieux comprendre pourquoi la police cantonale vaudoise a écrit qu'il souffrait "de problèmes d'ordre psychologique" dans son communiqué de presse du 1er septembre.

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Un passionné de musique

Nzoy traversait donc une période agitée. Mais que faisait-il à Morges le jour du drame, lui qui vivait à Zurich? A ce jour, ses proches ne le savent pas et nous n'avons recueilli aucun élément permettant de répondre à cette question.

Ce qui est sûr, c'est que Nzoy n'était pas un marginal. Les témoignages de ses proches, mais aussi plusieurs recherches sur Internet montrent qu'il avait de nombreux amis. Nzoy était notamment un passionné de musique, il a d'ailleurs joué des rôles de figurant dans certains clips. "Il avait des rêves et des objectifs. C'était un vrai guerrier, un soldat, un ami fidèle. C'était un frère noir, magnifique et fier", écrit ainsi Jennifer sur Facebook pour commenter un clip musical dans lequel il figure.

Un fidèle de l'Eglise réformée zurichoise

Nzoy, 37 ans, était aussi très pieux. Il fréquentait assidûment depuis une quinzaine d'années l'Eglise réformée zurichoise. En 2018, il a même eu droit à un portrait dans le magazine StreetChurch, directement relié à l'église réformée. A côté de sa photo, il a posté quelques lignes dans lesquelles il demande notamment à Dieu "de le faire sourire même à travers la pluie".

Selon ses amis, Nzoy vivait de petits boulots. Ils le décrivent comme un "mec bien", "chaleureux", qui "priait souvent avec ses amis". Pourquoi était-il connu de la police zurichoise comme mentionné par la police vaudoise dans son communiqué du 1 septembre? Ses proches ne le savent pas vraiment. Ils auraient entendu parler de contraventions pour non-port du masque, mais aussi pour avoir emprunté les transports en commun sans titre de transport. Nous n'avons pas encore pu confirmer avec certitude ces informations.

Une marche de protestation est prévue

Pour les amis de Nzoy, mais aussi pour sa sœur, avec laquelle nous avons pu longuement discuter au téléphone, Nzoy a été victime d'un meurtre raciste. Une marche de protestation aura ainsi lieu mardi prochain à Zurich en marge de ses funérailles.

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Contactée, Me Odile Pelet, avocate du policier prévenu de meurtre, ne souhaite pas s'exprimer à ce stade.Le commandant de la police région Morges réfute ces allégations: "La couleur de peau n'a aucune influence sur la nature des interventions des policiers". L'enquête étant en cours, il n'en dira pas davantage. Et le Ministère public non plus.

Quant à Me Ludovic Tirelli, avocat du père, de la sœur et du frère de Nzoy, qui ont tous les trois porté plainte, il fait savoir : "Pour la famille, c'est le temps de la douleur et du deuil. Par respect pour cette souffrance, je ne communiquerai pas sur le fond du dossier jusqu'aux funérailles."

>> Les précisions de Fabiano Citroni dans le 19h30 :

Fabiano Citroni, revient sur l'enquête du drame de Morges
Fabiano Citroni, revient sur l'enquête du drame de Morges / 19h30 / 48 sec. / le 16 septembre 2021

Xavier Alonso et Fabiano Citroni

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