Dans cette bataille pour la succession de Pascal Broulis et Philippe Leuba, un poids lourd du PLR vaudois restera forcément sur le carreau.
Les libéraux-radicaux n'envisagent pas de se lancer dans un ticket à cinq candidats. En revanche, tout est ouvert pour quatre ou trois candidats.
La sortante Christelle Luisier, les conseillers nationaux Frédéric Borloz et Isabelle Moret ainsi que les députés Sergei Aschwanden et Alexandre Berthoud sont dans la course.
Vote ouvert
Entrée l'an dernier au gouvernement, Christelle Luisier rempile après une demi-législature. Elle sera réélue à part, par simple acclamation, aucun des quatre autres candidats n'ayant revendiqué son siège. Pour les quatre autres prétendants, rien n'est joué.
Isabelle Moret est une figure du parti: en 2019, elle a été élue à la présidence du Conseil national avec le meilleur score de l'histoire. Elle permettrait au PLR d'afficher deux femmes après l'ère Broulis-Leuba. Mais le fait qu'elle ne termine pas son mandat à Berne pour sauter sur cette occasion vaudoise passe mal.
Frédéric Borloz, quant à lui, plaira aux délégués qui souhaitent un ministre apte aux compromis. Il a une grande expérience politique. A 55 ans, il n'incarne toutefois pas le renouveau souhaité par la direction du PLR.
Ancien médaillé olympique
Alexandre Berthoud a le parcours idéal pour entrer au Conseil d'Etat. Député depuis neuf ans, cadre à la Banque cantonale vaudoise, il a présidé la commission des finances. Il ferait ainsi un successeur naturel à Pascal Broulis. Mais il est souvent perçu comme très tranché dans ses positions.
Enfin l'ancien médaillé olympique de judo, Sergei Aschwanden, est jeune en politique et encore peu profilé sur d'autres thèmes que le sport. Mais il est le plus connu du grand public. Si les délégués veulent faire un "coup", ils le désigneront. Surtout si un ticket à quatre passe la rampe.
Vers un ticket à trois
Le comité directeur du PLR privilégie un ticket à trois candidats, un choix logique puisque trois libéraux-radicaux occupent un siège au Conseil d'Etat.
Pour le président Marc-Olivier Buffat, il faut rester réaliste: son parti n'est pas en grande forme. Le PLR a perdu des plumes lors des dernières élections communales. Partir à quatre candidats enverrait donc un signal catastrophique aux potentiels partenaires de droite, les Verts libéraux et l'UDC, en cas d'alliance.
Par ailleurs, le PLR n'est pas assuré de repourvoir ses trois sièges au Conseil d'Etat. Les Verts, qui n'ont qu'un seul siège, ont le vent en poupe.
Les écologistes ont beaucoup progressé aux dernières élections communales et devraient logiquement rafler des sièges en plus au Grand Conseil ce printemps et provoquer un rééquilibrage droite-gauche. Les Verts seraient donc légitimés à viser un deuxième siège au gouvernement, au détriment du PLR, même si le comité directeur des Verts ne souhaite lancer qu'un seul candidat. Les délégués écologistes pourraient en décider autrement.
Sujet traité dans La Matinale de RTS La Première
Valérie Hauert/gma