Des individus isolés avaient été observés l'an dernier dans la région. La présence d'une meute n'a toutefois été confirmée que "tout récemment", à la suite d'enregistrements et de photographies d'un louveteau effectués par la fondation Kora, a expliqué Sébastien Beuchat, directeur des ressources et du patrimoine naturels à la Direction générale de l'environnement.
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La composition de cette nouvelle meute n'est pas encore connue. "Il y a une femelle et un mâle, et au moins un louveteau. Sur les photos, nous voyons à chaque fois un seul jeune mais ils pourraient aussi être plus nombreux", a-t-il remarqué.
Comme le secteur du Risoud se trouve à la frontière, les autorités françaises ont été informées. Un suivi coordonné a été mis en place pour en savoir davantage sur cette meute. Selon Sébastien Beuchat, les deux meutes vaudoises n'ont pas de lien entre elles et chacune dispose d'un "domaine suffisamment conséquent".
Aucune attaque sur des troupeaux n'a été annoncée dans le secteur de la meute du Risoud. A l'inverse, celle du Marchairuz, qui compte une dizaine d'individus, a multiplié les offensives ces dernières semaines. Depuis le début de la saison d'estivage, onze bovins et quatre chèvres ont été attaqués, selon le bilan officiel du canton.
Pas encore de tirs
Les autorités vaudoises avaient obtenu fin août une autorisation fédérale pour effectuer un tir de régulation sur deux jeunes de cette meute du Marchairuz, une première dans le canton. "Les opérations sur le terrain ont déjà commencé, mais sans succès jusque-là", a indiqué Sébastien Beuchat. L'autorisation de tir court jusqu'au 31 mars prochain.
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Les deux meutes vaudoises sont actuellement les seules présentes sur l'ensemble de l'Arc jurassien franco-suisse, a précisé le président du Groupe Loup Suisse David Gerke. Il a toutefois relevé l'existence de plusieurs individus isolés, la plupart migrateurs, qui sillonnent la région.
Poursuite du dialogue
Vendredi également, le canton a annoncé avoir approché les éleveurs concernés pour fixer de nouvelles rencontres, prévues dans les semaines à venir. Un dialogue a aussi été entrepris avec des opposants aux tirs de régulation "afin de leur présenter la situation et le cadre légal fédéral", a ajouté le Département de l'environnement et de la sécurité (DES) dans son communiqué.
Au cours de ces différents échanges, le DES a notamment rappelé certaines mesures de soutien aux éleveurs, comme le financement de parcs sécurisés pour les veaux. Le département dirigé par Béatrice Métraux a aussi annoncé qu'il allait mener une analyse de la vulnérabilité des alpages jurassiens dans le courant de l'automne et de l'hiver.
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Le canton de Vaud souhaite en outre adresser une demande à l'Office fédéral de l'environnement (OFEV) pour pouvoir cibler à l'avenir des individus plus âgés. Avec l'autorisation obtenue pour la meute du Marchairuz, le canton ne peut tirer que deux jeunes.
ats/iar