Les propos de Laurence Cretigny ont suscité l'indignation, notamment sur les réseaux sociaux. Plusieurs députés, dont la verte Rebecca Joly, les ont condamnés, les jugeant "inadmissibles" dans l'hémicycle du Parlement cantonal.
L'Association des étudiantes et étudiants afro-descendants (AEA) de l'Université de Lausanne a "fermement" dénoncé des propos "particulièrement racistes et problématiques". "Le racisme n'a pas sa place dans nos institutions", a-t-elle écrit dans un communiqué adressé au Grand Conseil.
Laurence Cretegny s'est "accordé le droit d'imiter de manière caricaturale et insultante ce qu'elle a qualifié être le discours d'une mère congolaise à son enfant", relate l'AEA. C'est une insulte à la communauté congolaise et à toutes les personnes afro-descendantes, relate l'association, qui demande à l'élue PLR de s'excuser et de démissionner de son poste de présidente.
Des accusations de racisme rejetées
Jeudi, Laurence Cretegny a présenté officiellement ses excuses. Si la citation tirée de la bande dessinée a heurté certaines personnes, "elle s'en excuse auprès d'elles, en précisant qu'elle n'a jamais voulu tenir de propos racistes, contrairement aux interprétations lues sur les réseaux sociaux".
La présidente du Grand Conseil a souhaité replacer son propos dans son contexte. La phrase controversée a été prononcée à la fin d'un discours en hommage au chancelier démissionnaire de l'Etat de Vaud, Vincent Grandjean. Ce dernier est un fan de bande dessinée et de Tintin en particulier. Le discours contenait plusieurs citations tirées des albums d'Hergé.
Pour l'association estudiantine, ces excuses sont "insuffisantes". "On voit une volonté de minimiser la gravité de l'acte commis. Il n'y a aucun contexte qui soit approprié pour moquer ou caricaturer un groupe ethnique", a réagi Jean-David Pantet Tshibamba, président de l'association.
L'AEA, appuyée par plusieurs messages sur les réseaux sociaux, a par ailleurs rappelé le caractère problématique de l'album de Tintin cité par la présidente vaudoise. Celui-ci a été "maintes fois pointé du doigt pour son côté raciste" et véhicule un imaginaire colonial, estime Jean-David Pantet Tshibamba.
Une "maladresse" pour son parti
Dans un communiqué, le PLR a réitéré son soutien à Laurence Cretegny, même s'il peut "concevoir que ses propos empreints d’une certaine maladresse ont pu interpeller".
Il réfute lui aussi toute accusation de racisme, terme qui paraît déplacé et excessif au vu du contexte, écrit-il. Le parti "invite" toutefois son élue "à plus de prudence dans ses propos à l’avenir".
iar avec l'ats