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Les militants de la Grève du climat craignent d'être espionnés par l'Etat

Béatrice Métraux affirme que les militants du climat ne sont pas surveillés par les autorités. [Keystone - Sandra Hildebrandt]
Les grévistes du climat craignent d'être espionnés par les autorités / Le 12h30 / 1 min. / le 12 octobre 2021
Les militants de la Grève du climat Vaud s'inquiètent d'être espionnés par le Service de renseignement cantonal (SRCa), dans une lettre ouverte à la conseillère d'Etat Béatrice Métraux. La ministre vaudoise de l'Environnement leur répond et s'en défend.

Dans une réponse envoyée mardi et que la RTS s'est procurée, Béatrice Métraux réfute toutes les accusations de la Grève du Climat Vaud.

Pour rappel, en mai dernier, la police judiciaire fédérale visitait le domicile de trois membres de la Grève du Climat Vaud sur ordre du Ministère public de la Confédération et saisissait du matériel informatique. C'est une lettre ouverte appelant la population à "la grève militaire" qui avait alerté les forces de l'ordre. Le motif de la perquisition était alors une "instruction pénale pour provocation et incitation à la violation des devoirs militaires".

Des grévistes du climat le 15 mai 2020. [Keystone - Jean-Christophe Bott]
Des grévistes du climat le 15 mai 2020. [Keystone - Jean-Christophe Bott]

La Grève du climat Vaud, appuyée par certains élus fédéraux, dénonçait alors un acte disproportionné et contraire à la liberté d'expression.

>> Lire aussi : Perquisitions à la Grève du climat Vaud après un appel à la grève militaire

Désormais, l'organisation écologiste accuse un inspecteur du Service de renseignement cantonal (SRCa) d'avoir lui aussi pris part à cette perquisition. C'est ce qui ressort d'un courrier en sa possession entre le procureur fédéral et le procureur vaudois.

La Grève du climat craint donc d'être surveillée et réclame des explications, dans une lettre ouverte publiée jeudi et adressée à la conseillère d'Etat Béatrice Métraux.

Pas de surveillance, promet le canton

L'inspecteur en question était de permanence, il a agi comme inspecteur de la police judiciaire et non comme collaborateur du Service de renseignement cantonal, écrit la ministre de l'Environnement aux militants du climat.

Le matériel informatique saisi a été emporté le jour-même à Berne et n’a jamais été examiné par les policiers vaudois, précise encore Béatrice Métraux.

Aussi, conformément à la loi, le SRCa "n'a jamais procédé à une collecte de renseignements sur la Grève du climat Vaud, à aucun moment".

Inquiétant pour la liberté d'expression

Kelmy Martinez, l'un des activistes perquisitionnés, se dit "globalement rassuré" par la réponse des autorités, même s'il est "illusoire de penser qu'un inspecteur, juste en changeant de casquette, puisse oublier et ne pas utiliser ce qu'il aurait pu voir".

De telles perquisitions ont dans tous les cas un effet dissuasif sur les militants selon lui et c'est "inquiétant du point de vue de la liberté d'expression".

La Grève du climat Vaud rappelle à ce titre son engagement contre la loi fédérale sur les mesures policières de lutte contre le terrorisme (MPT), acceptée en juin par le peuple. Cette base légale permet à la police d'agir plus facilement à titre préventif.

Julie Rausis

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