Les transports de fonds devront désormais se faire exclusivement avec des véhicules lourds (plus de 3,5 tonnes), munis d'un blindage et équipés d'un dispositif rendant sans valeur le contenu en cas d'effraction ou d'agression.
Ils devront être effectués uniquement de jour (entre 5h du matin et 22h) et la valeur transportée ne pourra pas dépasser 10 millions de francs. La loi exige également un minimum de deux personnes par véhicule (chauffeur compris).
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Un texte "absolument essentiel"
Les députés de tous bords politiques ont applaudi le projet, qui a fait l'objet de nombreuses discussions entre le département concerné, la police cantonale et les représentants de la branche. L'Association des entreprises suisses de services de sécurité (AESS) le soutenait. "La loi permettra de pérenniser la sécurité des transports de fonds", a déclaré Catherine Labouchère (PLR). David Raedler (Verts) a lui salué un texte "absolument essentiel" qui tient compte des intérêts de toutes les parties.
Seul Arnaud Bouverat (PS) a émis des réserves. Celui qui était jusqu'à l'hiver dernier responsable de la branche de la sécurité au sein du syndicat Unia a notamment estimé que les normes de sécurité à respecter par les entreprises concernant leur personnel n'étaient pas assez strictes. Il a déploré que dans la branche, "seulement" 20 heures de formation de base soient prévues pour les convoyeurs.
Il a également jugé la dotation en personnel pour l'accomplissement de certaines tâches insuffisante, mis en garde contre des risques de "corruption" au cas où les salaires prévus par la CCT n'étaient pas respectés et appelé à des contrôles.
La Confédération ne fait rien
Arnaud Bouverat a néanmoins salué le côté "précurseur" du projet, tout en rappelant que les pays qui entourent la Suisse disposent de législations bien plus sévères que celle dont le canton de Vaud s'est doté. A cet égard, le socialiste a fustigé le caractère "irresponsable" des décisions prises par les autorités fédérales, qui n'ont pas donné suite à plusieurs interventions parlementaires visant à agir au niveau national.
"La Confédération se décharge sur les cantons de cette grave question de sécurité", a également critiqué la conseillère d'Etat écologiste Béatrice Métraux, qui s'est exprimée selon l'usage en fin de discussion. "Elle ne veut pas prendre de mesures. C'est la raison pour laquelle nous avons été obligés de prendre cet arrêté urgent, concrétisé aujourd'hui par une loi", a résumé la cheffe du Département de l'environnement et de la sécurité.
Béatrice Métraux considère que les mesures décidées par le canton ont montré leur efficacité. "On voit bien que l'activité criminelle a baissé. La situation est beaucoup plus calme", s'est-elle réjouie, ajoutant que deux tentatives d'attaques avaient été déjouées.
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ats/vic