La capitale vaudoise a probablement été le cadre d'un nouveau règlement de comptes entre "gangs" romands. Cette affaire supplémentaire a été révélée au Conseil communal mardi soir par le biais de l'élu socialiste Mountazar Jaffar. Les fait se sont déroulés quelques jours seulement avant une autre bagarre mortelle entre deux bandes rivales, au Flon.
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En ce qui concerne l'agression de la Bourdonnette, il n'y a pas de certitudes. Une enquête est en cours. Mais tout porte à croire qu'il s'agit d'une altercation entre bandes rivales. Plusieurs jeunes d'un autre canton auraient débarqué le mois dernier dans ce quartier populaire de Lausanne avec l'intention de régler leurs comptes.
Agression au hasard
L'agression serait la conséquence d'une "échauffourée survenue quelques jours plus tôt dans un établissement public lausannois, où des jeunes s'en seraient pris à un individu provenant d'un canton voisin", expliquait le municipal en charge de la Police Pierre-Antoine Hildbrand, mercredi dans le quotidien 24 heures.
La victime aurait voulu se venger dans le lieu de vie qu'elle présumait être celui de ses agresseurs, à savoir la Bourdonnette, mais sans en connaître les identités exactes. La bande aurait donc frappé au hasard.
Cette agression est la conséquence d'une échauffourée survenue quelques jours plus tôt dans un établissement public lausannois, où des jeunes s'en seraient pris à un individu provenant d'un canton voisin
Qui était visé concrètement? Pas de réponses pour le moment, même si certains évoquent la bande du "07" active dans le quartier.
Par contre, on en sait davantage sur la rixe mortelle du Flon. Il s'agit du résultat d'une "guerre des gangs" entre une bande de Bienne et une bande des Montagnes neuchâteloises venue vraisemblablement faire la fête dans ce quartier lausannois, bien connu des noctambules. Une fête qui aurait mal tourné.
Les bandes rivales existent en Suisse
En une semaine, Lausanne a donc connu deux événements très violents. Les autorités prennent au sérieux la situation, sans être alarmistes. Car les chiffres le montrent: la délinquance juvénile n'est pas en augmentation dans la capitale vaudoise.
Les rixes entre bandes rivales sont toutefois une réalité en Suisse romande. Si le phénomène n'est pas nouveau, il a évolué ces dernières années, notamment en raison des réseaux sociaux qui exacerbèrent les rivalités à coup de vidéos provocatrices, souvent via des compostions de rap.
L'aspect "identitaire", qui fait le succès de ces bandes, joue également un rôle. "Elles donnent l'illusion d'une protection pour des jeunes en manque d'appartenance et qui vivent souvent dans des quartiers dits sensibles" estime Sandrine Haymoz, professeur à la Haute Ecole de travail social de Fribourg, jeudi dans La Matinale.
Les violences qui en découlent, elles, sont le résultat d'un effet de groupe où la bagarre est acceptable. Selon elle, il faut contrer ce phénomène avec de la sensibilisation à la violence dans les écoles, dès le plus jeune âge.
Adrien Krause/vajo