Dans des "situations récentes", la direction a pu mesurer la difficulté à appliquer ses objectifs, à savoir "une tolérance zéro à l'égard du harcèlement sexuel et du sexisme, un contexte favorisant l'émergence de la parole des victimes, et la prévention de tels phénomènes", admet le communiqué de l'Unil publié mercredi matin.
Cet état de fait est attesté par les résultats d'un audit externe commandé par la nouvelle direction de l'université, en fonction depuis cet été, en collaboration avec le Département vaudois de la formation, de la jeunesse et de la culture.
Jusqu'ici, les victimes devaient s'adresser au "Bureau de conseils et médiation", un organe dont le nom et le descriptif peuvent décourager. Les cas de harcèlement y seraient traités comme des conflits de travail ordinaires, relève l'audit mené par Karine Lempen, professeure de droit à l'Université de Genève.
Groupe Impact pointé du doigt
Cette ex-collaboratrice du Bureau fédéral de l'égalité entre hommes et femmes a analysé la gestion des dénonciations au sein de deux facultés. Elle pointe des lacunes de l'ancienne direction mais aussi du Groupe Impact, en charge des conflits au sein de l'administration cantonale vaudoise.
Celui-ci aurait dépassé le cadre de ses missions et manqué d'objectivité en discréditant les potentielles victimes et les faisant passer ainsi "sur le banc des accusées".
En réaction, la direction annonce des mesures concrètes. Elle renonce aux services de Groupe Impact et fera appel à de nouveaux prestataires.
Une nouvelle cellule d'écoute et d'accompagnement, indépendante, sera confiée à une personne qui entrera en fonction le 1er décembre. L'objectif est que chacun puisse s'adresser à la future entité sans crainte, et bénéficie d'un accompagnement professionnel et transparent.
Pas de réparations
"Les personnes sanctionnées ou recadrées par leur hiérarchie au terme de la procédure bénéficieront également d'un suivi RH visant à leur donner les moyens d'adopter une attitude adéquate", précise encore le communiqué.
Pour le syndicat SSP Vaud, qui avait tiré la sonnette d'alarme il y a deux ans, ces différentes mesures restent néanmoins insuffisantes. Son secrétaire Raphaël Ramuz salue les changements annoncés, mais déplore qu'aucune réparation ne soit envisagée pour les victimes qui ont subi le climat de crainte entretenu par l'ancienne direction.
Julie Rausis/jop