Un festival lausannois empoigne la délicate thématique du suicide des jeunes
Encourageant les réflexions autour de la mort, le Toussaint’S Festival de Lausanne a choisi comme thème cette année le tabou du suicide des jeunes. Avec la pandémie ou même la crise climatique, cette problématique est "extrêmement d'actualité", selon sa fondatrice Alix Noble Burnand.
Marion Morel-Pache a vécu un drame, il y a 6 ans et demi. Touchée par une dépression, sa fille de 26 ans s’est donnée la mort. Et le souvenir de l'annonce est encore très présent, parmi ces "moments qui sont marqués à vie".
"Je ne pense pas qu'elle avait envie de mourir. (...) Ce qui est sûr, c'est qu'il s'agissait d'un énorme désespoir", témoigne-t-elle au micro de la RTS.
Pourtant, la jeune fille était entourée. "Elle avait un amoureux, une soeur avec qui elle avait une belle relation, elle avait beaucoup d'amis. On était autour d'elle pour l'aider, et c'est ça qui est difficile, de se dire 'comment l'amour n'a pas pu la sauver?', raconte sa mère. "Mais non, la maladie est plus forte. C'est réellement une maladie, comme un cancer. La dépression, on en meurt."
L'histoire vécue par cette mère touche de nombreuses familles et proches en Suisse romande. Le Toussaint'S Festival, qui se déroule à l'espace culturel des Terreaux jusqu'au 7 novembre, a donc décidé de faire du suicide des jeunes son thème principal.
"Pas imaginé être autant dans l'actualité"
L'événement comprend des conférences, des tables rondes, des spectacles, des expositions, des films ou encore des formations. Ces diverses formes visent à sensibiliser la population à cette problématique très actuelle.
"Nous voulions traiter ce thème l'année passée, mais il a fallu annuler notre édition", relate Alix Noble Burnand, fondatrice et directrice artistique de l'événement. "Nous n'aurions jamais imaginé qu'il serait encore plus d'actualité cette année, avec des jeunes qui souffrent énormément suite au confinement, d'une part, et des incertitudes liées à la crise climatique de l'autre."
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En parler pour briser le tabou
Le thème du suicide des jeunes préoccupe également le canton de Vaud. Début octobre, il annonçait vouloir renforcer son soutien aux jeunes en souffrance.
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Depuis le début de la crise sanitaire, la plateforme d'information, d'aide et d’écoute destinée aux jeunes romands ciao.ch annonçait un bond de 200% des messages évoquant le suicide ou l'automutilation.
Ainsi, pour Marion Morel-Pache, il est très important de pouvoir parler de ce sujet sans tabous. D'autant qu'il est parfois difficile de déceler des signes pouvant précéder un passage à l'acte.
>> Regarder le témoignage complet de Marion Morel-Pache :
Loïc Delacour/jop
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