Le parti a plébiscité cette formule à "3+1" (trois PS plus un Vert) qui a permis à la gauche de détenir la majorité au Conseil d'Etat depuis dix ans. La direction des Verts et les alliés socialistes militaient pour cette stratégie en vue de l'élection du 20 mars.
Expérimenté et rassembleur, Vassilis Venizelos était le favori pour briguer la succession de Béatrice Métraux, qui ne se représente pas. Il a été choisi par 151 voix sur 174. Le député Maurice Mischler était également sur les rangs.
Vassilis Venizelos a énuméré ses priorités environnementales et sociales avec, en premier lieu, l'urgence climatique: "le temps presse, nous devons faire plus", a déclaré l'Yverdonnois de 44 ans, député depuis 14 ans et conseiller communal depuis 25 ans.
Le candidat soutient un renforcement du service public, en particulier du système de santé, qui a joué un rôle-clé lors de la pandémie. Il souhaite s'engager pour une "égalité de fait et lutter contre le sexisme, le racisme, l'homophobie ou la transphobie", a-t-il déclaré. "Avec mon coeur, mes idées, je suis prêt à entrer en campagne. La défaite n'est pas une option, nous avons une obligation de résultats", a-t-il ajouté sous les applaudissements.
La double candidature ne convainc pas
Quelques voix se sont élevées pour demander que le parti, poussé par la vague verte, fasse preuve de davantage d'ambition et présente deux candidats. Le député et ancien syndic d'Epalinges Maurice Mischler s'était mis à disposition. Au vu de l'urgence climatique, il a fait valoir que deux Verts n'étaient pas de trop pour défendre les valeurs écologistes, glissant au passage que "le gouvernement actuel n'est pas satisfaisant en matière environnementale".
Cette stratégie n'a pas convaincu car jugée trop risquée. Les trois conseillères d'Etat sortantes présentent un bon bilan et pourraient passer dès le premier tour, laissant potentiellement les deux Verts seuls au deuxième tour, a relevé la cheffe de groupe Rebecca Joly, qui a demandé de "privilégier la sécurité".
Les délégués l'ont suivie par 157 voix contre 12, et 3 abstentions. Pour certains membres, il était en outre inconcevable que les Verts présentent deux hommes à cette élection.
Un objectif de progression
En 2022, l'enjeu principal est de renforcer la députation verte au Grand Conseil, où la gauche a une "réelle chance" de remporter la majorité, ou en tout cas de progresser, selon le président de parti Alberto Mocchi. Les Verts ont cinq ans pour préparer l'avenir et présenter deux candidats en 2027, ont réclamé quelques voix.
Carmen Tanner, co-syndique d'Yverdon-les-Bains, a plaidé pour l'alliance avec les socialistes. "J'entends l'urgence climatique actuelle, mais elle ne doit pas nuire à notre capacité fédératrice. Nous devons ensemble rafler la mise", a-t-elle dit à ceux qui critiquaient la tiédeur verte de certains élus socialistes.
ats/iar
Trois PS, trois PLR, un UDC et 5 EàG déjà dans la course
La semaine dernière, les socialistes ont relancé, par acclamation, leurs trois sortantes dans la course au Conseil d'Etat. Nuria Gorrite, Cesla Amarelle et Rebecca Ruiz devraient facilement repartir pour un tour au sein de l'exécutif.
Le PLR, qui détient actuellement trois sièges, présente trois candidats: la sortante Christelle Luisier, ainsi que les conseillers nationaux Isabelle Moret et Frédéric Borloz. L'UDC part avec Michaël Buffat. Ensemble à Gauche (EàG) lance cinq candidats. Le premier verdict tombera le 20 mars, après le premier tour.