Y a-t-il eu des ratés dans la gestion du cas d'Omer, qui a tué à coups de couteau un passant en septembre 2020 à Morges? Comment le canton de Vaud et le MPC ont-ils collaboré avant le passage à l'acte de cet individu? Autant de questions sur lesquelles va se pencher l'Autorité de surveillance du MPC.
Selon les informations de la RTS, le canton de Vaud a saisi en février dernier l'autorité de surveillance du MPC afin de faire toute la lumière sur les actions du parquet fédéral dans la gestion du cas d'Omer. Le Département vaudois de la sécurité n'a toutefois pas souhaité confirmer cette information. "Eu égard à la procédure pénale encore en cours, le canton de Vaud ne fait aucun commentaire sur ce dossier et renvoie aux autorités fédérales compétentes", écrit sa porte-parole.
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Berne et Lausanne se renvoient la balle
Pourquoi ce jeune homme radicalisé, psychologiquement instable, se trouvait-il en liberté et sans suivi, quelques jours avant son passage à l'acte? Selon une source proche du dossier, les autorités vaudoises estiment qu'il y aurait eu d'importants dysfonctionnements du côté du MPC. Ce dernier s'est quant à lui toujours défendu de tout manquement.
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L'Autorité de surveillance du MPC jouera donc les arbitres. Elle a confirmé à la RTS avoir lancé en octobre dernier une inspection générale sur la collaboration entre les cantons et le MPC dans le domaine du terrorisme.
Une inspection "bienvenue"
Cette démarche est saluée par plusieurs parlementaires. "Il est très important qu'on s'assure que ce genre d'événements puisse être évité à l'avenir dans la mesure du possible. Il y a eu des critiques de part et d'autre (...) Il ne s'agit pas de juger, mais de tirer les enseignements de ce qui aurait pu être mieux fait", estime la conseillère nationale Jacqueline de Quattro (PLR/VD) jeudi dans La Matinale.
Un avis partagé par le conseiller aux Etats Carlo Sommaruga (PS/GE): "Cette inspection est la bienvenue, puisque qu'elle va permettre des éclaircissements sur un événement qui a suscité des préoccupations sur d'éventuels dysfonctionnement auprès du public et le monde politique."
Les résultats de l'enquête de l'Autorité de surveillance du MPC ne sont pas attendus avant octobre 2022. Ils seront aussi transmis à la sous-commission de gestion du Parlement qui contrôle le travail du MPC. Cette entité a aussi exigé de son côté des clarifications à la suite de l'attentat présumé de Morges.
Marc Menichini/vajo