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Les élèves vaudois transgenres ou non binaires seront mieux écoutés et accompagnés

Symbole de la transidentité et drapeau arc-en-ciel, symbole qui rassemble les personnes LGBT. [Depositphotos - VadimVasenin]
Symbole de la transidentité et drapeau arc-en-ciel, symbole qui rassemble les personnes LGBT. - [Depositphotos - VadimVasenin]
Le canton de Vaud s'est emparé de la question de l'accompagnement à l'école des élèves transgenres ou non-binaires. Il soutient la diffusion d'un guide de bonnes pratiques pour offrir un cadre d'études sécurisant et publie une directive qui doit servir de base commune aux établissements.

La directive est principalement fondée sur l'autodétermination de l'élève. En d'autres termes, toute demande de sa part devra être prise en considération et accompagnée.

Ainsi, l'ensemble des enseignantes et des enseignants devra respecter la demande d'un enfant qui souhaiterait par exemple être appelé par un prénom qui ne correspond pas au genre qui lui a été attribué à la naissance, ou qui demanderait à être appelé par un prénom différent. De plus, ces changements doivent figurer sur tous les documents scolaires, comme les listes de classe ou dans les bases de données.

Cette directive vaudoise est inédite en Suisse. Elle entre immédiatement en vigueur et s'inscrit dans un cadre légal lui aussi en mutation.

Accompagnement professionnel et spécialisé

D'autres cas plus délicats devront également être pris en compte, comme les vestiaires lors des cours de sport. Par exemple, dans le cas où un jeune garçon transgenre voudrait utiliser les vestiaires des garçons, l'école devrait réfléchir avec l'enfant pour trouver la solution la plus adaptée.

Et enfin, les élèves qui seraient en transition ou en questionnement pourront être accompagnés par des professionnels formés de la fondation Agnodice, spécialisée dans les questions de genre. Chaque situation sera évaluée au cas par cas, explique Caroline Dayer, déléguée aux questions d'homophobie et de transphobie. "En termes d'accompagnement, ce sont des choses qui vont toujours être discutées", dit-elle.

"Si on n'accompagne pas ces élèves, il y a des risques très importants d'automutilation. Il y a beaucoup de tentatives de suicides quand la personne ne se sent pas comprise", souligne la conseillère d'Etat vaudoise socialiste en charge de la formation et de la jeunesse Cesla Amarelle.

Thématique récurrente sur le terrain

Il n'y a pas de chiffres précis au niveau cantonal sur le nombre d'élèves qui sont concernés ou concernées par ces problématiques. Des études internationales suggèrent qu'il y a en moyenne entre 1,2 et 2,7% de personnes souffrant de dysphorie de genre ou se considérant comme non-binaires.

Sur le terrain, les demandes d'élèves sur ces thématiques sont récurrentes, explique Caroline Dayer. "Au moment où j'ai fait ma recherche pour monter ce plan d'action cantonal, cette thématique sortait tout le temps, de manière spontanée lors de l'ensemble des entretiens", raconte-t-elle. "Et depuis la rentrée scolaire, il n'y a pas une seule école dans laquelle je suis allée dans laquelle il n'y ait pas de situation concrète qui soit vécue."

Changement facilité auprès de l'Etat civil

"Ce qui est nouveau, ce ne sont pas les élèves trans ou non-binaires. Ce qui est nouveau, c'est que ces élèves-là osent plus parler à l'école. Ce qui est une excellente nouvelle", souligne-t-elle.

"Ce n'est pas de l’idéologie, c'est vraiment des demandes très pressantes de terrain. Toutes les écoles sont aujourd'hui confrontées à ces questions", abonde Cesla Amarelle.

Par ailleurs, au niveau juridique, le canton rappelle aussi que le changement de genre auprès de l'Etat civil sera facilité au niveau fédéral. Les enfants dès 16 ans n'auront notamment plus besoin de l'accord parental pour enregistrer un changement officiel.

>> Regarder également le traitement du 12h45 :

Le canton de Vaud renforce son dispositif de lutte contre l'homophobie et la transphobie en milieu scolaire
Le canton de Vaud renforce son dispositif de lutte contre l'homophobie et la transphobie en milieu scolaire / 12h45 / 2 min. / le 13 décembre 2021

>> Lire aussi : Le changement de sexe à l'état civil facilité dès le 1er janvier 202

Malika Scialom/Yoan Rithner/jop

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