L'élue écologiste, contre qui une demande de suspension a aussi été adressée au Conseil d'Etat vaudois, devrait communiquer mardi. En attendant, ses six collègues ont insisté lundi en fin de journée sur leur union. "Nous partageons tous le même sentiment dans cette affaire", a assuré le syndic Daniel Rossellat.
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Autre membre de l'exécutif, Roxane Faraut a souligné que la Municipalité disposait "d'éléments tangibles" lui permettant d'affirmer qu'Elise Buckle avait fait fuiter plusieurs informations internes, et ce depuis le mois de juillet.
Elle a ajouté que sa collègue avait été avertie "à moult reprises" et que les tentatives de médiation, tout comme l'intervention du préfet, s'étaient avérées "vaines".
Enquête qui dégénère
Ces fuites sont apparues dans le cadre d'une enquête administrative, ouverte l'été dernier pour faire la lumière sur le conflit entre l'un des responsables de l'administration nyonnaise et son adjoint.
Cette enquête a tourné en "une dérive clanique", avec deux camps s'accusant mutuellement, a expliqué Daniel Rossellat. Les fuites qui auraient été orchestrées par Elise Buckle auraient alors "donné des munitions" à l'un des clans, a-t-il ajouté.
S'exprimant sur les résultats de cette enquête, Pierre Wahlen a indiqué que des sanctions (mais pas de licenciements) étaient envisagées contre les deux personnes en conflit, notamment pour des propos "dénigrants et inappropriés".
Il n'a pas voulu en dire davantage, précisant toutefois qu'aucune infraction pénale n'avait été constatée, et qu'il ne s'agissait ni de harcèlement ni de mobbing. Les deux personnes incriminées doivent désormais être étendues.
"Pas de système Rossellat"
Revenant sur le comportement d'Elise Buckle, les municipaux ont relevé que la cohabitation avait été difficile dès son entrée en fonction durant l'été. Et même déjà lors de la campagne électorale ayant précédé son élection. "Sans vouloir entrer dans les détails, elle a eu un comportement qui n'est pas admissible", a dit Stéphanie Schmutz.
Les municipaux ont aussi regretté que le Syndicat des services publics (SSP) et les médias aient été "instrumentalisés" dans cette affaire. A ce titre, ils ont défendu leur syndic Daniel Rossellat, mis en cause par une enquête publiée lundi dans Le Temps.
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"Il n'y a pas de système Rossellat, comme l'affirme l'article. Il ne peut pas faire tout ce qu'il veut", a assuré le doyen de l'exécutif, Claude Uldry.
Daniel Rossellat s'est lui-même dit "choqué" par cet article. "Toutes ces allégations ne correspondent pas à la réalité", a-t-il affirmé, contestant par exemple faire régner l'omerta et agir par copinage.
Parmi les autres reproches, le syndic a reconnu que Nyon signait parfois des conventions de départ, qui prévoient la confidentialité d'un ex-collaborateur en échange d'une prime. "Cela arrive. Mais je considère que cette pratique, qui existe depuis longtemps et aussi dans les autres communes, permet une sortie élégante et correcte", a-t-il dit.
Elise Buckle, qui devrait prendre position mardi, a déjà réagi "à chaud" ce week-end, dans les colonnes du Temps et de La Côte. La municipale en charge des ressources humaines et des énergies a notamment jugé ces attaques "profondément injustes".
La plainte pénale la concernant a été déposée lundi, tout comme la demande de suspension auprès du Conseil d'Etat.
ats/ebz