A la lecture de plusieurs verdicts, l'émotion était palpable devant le Tribunal d'arrondissement de La Côte. Du soulagement jusqu'aux pleurs pour l'une des trentenaires prévenues.
Toutes et tous ont vu leurs peines réduites par rapport aux ordonnances pénales, rédigées juste après l'évacuation de la colline du Mormont en juillet dernier. Deux activistes ont même été totalement blanchis.
Les autres sont condamnés pour avoir empêché les autorités d'accomplir un acte officiel. C'est par exemple le cas d'un zadiste perché dans une cabane et que la police a dû déloger. Ils écopent de 8 à 15 jours-amende, avec sursis, alors que certains risquaient de 2 à 6 mois de prison ferme.
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Le Tribunal a reconnu dans l'ensemble le mobile honorable, c'est-à-dire l'importance de la lutte pour l'environnement qui anime les militants et militantes. Mais certains juges ont estimé que d'autres méthodes existent pour alerter sur le changement climatique, des voies plus institutionnelles comme l'engagement politique. Aussi, selon le Tribunal, la liberté d'expression et de réunion a pu être pleinement exercée des mois durant, avant l'évacuation de la ZAD.
Désaveu du Ministère public
Le Ministère public n'a pas été totalement suivi ce matin dans ce procès. Pour l'un des avocats, Philippe Currat, il s'agit d'un clair désaveu pour le Ministère public, qui a préféré s'attarder sur la forme plutôt que sur le fond.
Le Ministère public reprochait en effet à certains zadistes d'avoir tu leur identité tout au long de la procédure, ce que le Tribunal n'a pas retenu. A ce stade, le Ministère public ne fait aucun commentaire.
Devant le tribunal, comme la semaine dernière, s'est tenue une assemblée bruyante et colorée en soutien aux zadistes, dans un décor de plage - pour symboliser le changement climatique et, selon eux, le "naufrage" du Ministère public.
Julie Rausis/kkub