Le SSP reproche aux autorités nyonnaises d'avoir protégé son secrétaire municipal, dont le comportement serait à l'origine de cette crise. "La Municipalité déclare inlassablement que le terme de mobbing n'apparaît pas dans le rapport. Or les constats que fait l'enquêteur correspondent bel et bien à la définition de mobbing et de harcèlement psychologique", indique jeudi le SSP dans un long communiqué.
Selon les extraits publiés par le syndicat, le rapport, gardé secret jusque-là, évoque un comportement du secrétaire municipal "contraire à ses devoirs de fonction". L'enquêteur, l'ancien juge cantonal Pierre Muller, y parle notamment de propos "potentiellement blessants, dénigrants ou humiliants."
Accusations "choquantes"
Le SSP estime que la Municipalité, en laissant faire son secrétaire municipal, s'est rendue "complice d'un système qui brise et isole" les employés de l'administration.
Le syndicat s'attaque particulièrement au syndic Daniel Rossellat, épinglé pour régler les affaires selon "une voie officieuse" en matière de ressources humaines. Le syndic et le secrétaire municipal, qui lui est subordonné, empiéteraient sur le service compétent des Ressources humaines, "sans en respecter les règles et les devoirs", estime le SSP.
Contacté par l'agence Keystone-ATS, Daniel Rossellat a réagi "à chaud" en parlant d'accusations "choquantes" de la part du SSP. "Le syndicat dévoile des éléments partiels, selon un angle subjectif. Ces attaques ne sont pas correctes", relève-t-il.
Séance extraordinaire
Daniel Rossellat estime que le SSP a "pris parti dès le début du conflit". Il regrette aussi l'aspect "asymétrique" de ces attaques, la Municipalité étant tenue au secret de fonction et ne pouvant pas s'exprimer sur les personnes impliquées dans le conflit.
Daniel Rossellat et les autres membres de la Municipalité devront désormais s'expliquer lundi soir lors d'une séance extraordinaire du Conseil communal, convoquée spécialement pour aborder la crise.
Pour mémoire, les tensions qui règnent actuellement à Nyon ont aussi débouché, peu avant Noël, sur le dépôt d'une plainte pénale des membres de la Municipalité à l'encontre de leur collègue Elise Buckle, en charge des ressources humaines. Ils lui reprochent d'avoir fait fuiter des informations confidentielles, dans le cadre de l'enquête menée par Pierre Muller. Une demande de suspension a aussi été adressée au Conseil d'Etat.
ats/gma