A peine le jour levé, les corbeaux freux tournoient par centaines dans le ciel d'Yverdon-les-Bains, où ils règnent en maîtres. En deux ans, leur population a augmenté de 40%.
Pour faire face à ce phénomène, la ville a décidé d'utiliser les grands moyens et a fait appel à Bruno, une buse de Harris. Ce rapace américain est spécialement dressé pour effrayer les corbeaux freux.
"Pour ce genre de travail, ils ne sont pas obligés d'être extrêmement chasseurs, mais dérangeants et curieux. Ils visitent les arbres de branche en branche et ça dérange les corbeaux freux", qui ont peur des rapaces, explique dans le 19h30 le fauconnier Frédy Chevalley.
Des animaux difficiles à chasser
La ville d'Yverdon-les-Bains se bat contre les cris et les fientes de corbeaux depuis 2006. Elle a tout essayé: "On a fait de la taille d'arbre pour éviter qu'ils puissent construire des nids. On a aussi des enregistrements sonores de corbeaux freux en détresse", rapporte Antoine Sauser, adjoint-chef au service des travaux et environnement d'Yverdon.
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Ces méthodes font fuir temporairement les corvidés, mais ceux-ci finissent toujours par revenir. "Les colonies de corbeaux freux aiment bien venir en ville, là où il fait plus chaud", affirme la municipale Brenda Tuosto.
"C'est aussi en lien avec le réchauffement climatique, ajoute-t-elle. Les prédateurs des corbeaux freux sont les hiboux grand-duc et cet oiseau n'aime pas la pollution lumineuse. C'est peut-être la raison pour laquelle les colonies de corbeaux freux augmentent dans les zones urbaines."
Pour venir à bout du fléau, il faudrait pouvoir s’attaquer aux nids dès le printemps. Mais à partir du 15 février, la ville ne pourra plus rien faire car une ordonnance fédérale protège les corbeaux freux jusqu'à la mi-été.
cd/iar