En vente, le Théâtre l'Alcazar pourrait nécessiter plusieurs millions de francs de travaux
C'est l'un des monuments historiques les plus emblématiques du canton de Vaud: le Théâtre l'Alcazar à Territet, sur la commune de Montreux. L'impératrice Sissi et quelques autres VIP y avaient leurs habitudes.
Mais aujourd'hui, le bâtiment ne vaut pas plus qu'un appartement. Le propriétaire, l'Etat de Vaud, veut s'en débarrasser. Il l'a mis en vente au prix de 750'000 francs.
"Quand vous visitez le bâtiment, c'est tellement triste. On est accablé par la tâche", explique Claire Mollet mardi dans le 19h30. Cette architecte est la dernière à avoir estimé les travaux nécessaires à la réfection du bâtiment. Plus personne n'y a touché depuis 2018, à la suite de la faillite du propriétaire précédent.
>> Relire : L'Etat intervient pour sauver L'Alcazar, le "théâtre maudit" à Montreux
Travaux estimés à 6 millions de francs
"La personne qui va acheter ce bien devra sortir 6 millions de francs pour restaurer le bâtiment dans sa totalité, y compris l'enveloppe, les toitures, les façades, les fenêtres et l'intérieur", souligne Claire Mollet. Ce montant et le détail des travaux à faire ne figurent pas dans le dossier de vente du canton, qui fait moins de vingt pages.
"C'est un peu léger par rapport à tout le travail qui a été fourni, toutes les investigations", estime Stéphane Michlig, ex-directeur des travaux. "Moi je pense que ce travail devrait être partagé avec les personnes intéressées. Mais c'est clair que ça peut aussi faire peur."
Les informations sur l'état de vétusté du bâtiment ne sont pas facilement accessibles, parfois peu étayées ou même contradictoires. Un expert annonce, par exemple, qu'il a détecté de l'amiante en masse sur les façades, alors qu'un autre non.
Prix "très élevé"
Habitant de Territet, Christian Müller est candidat à l'acquisition. Avec son associé, il dit s'attendre à beaucoup de mauvaises surprises, raison pour laquelle il a fait une offre à un prix inférieur à celui demandé. "Le prix de base de 750'000 de francs, exigé par le canton, est vraiment très élevé. Car on ne sait pas du tout combien il faudra mettre encore pour les rénovations vu que l'état du bâtiment est assez vétuste."
Le service concerné de l'Etat de Vaud avait promis à la RTS une visite et une interview avant de se décommander, estimant le moment peu opportun. Les dossiers commencent à être analysés cette semaine.
Yvan Thorimbert et Claude-Olivier Volluz/vajo