L'analyse de la vulnérabilité des alpages, et particulièrement ceux du Jura vaudois, fait partie des décisions cantonales prises à l'automne 2021, lors de discussions avec les éleveurs de bétail confrontés à la présence du loup sur le territoire vaudois. Le diagnostic établi doit permettre de mettre en place des mesures de protection et de prévention pour les prochaines saisons d'estivage, indiquent vendredi les services de Béatrice Métraux.
Les premiers résultats de cette analyse ont été présentés aux éleveurs de bétail jeudi. Ils font apparaître que sur les 1049 alpages vaudois, 15% peuvent être considérés comme vulnérables sur la base des données actuelles. Dans le périmètre d'étude prioritaire de la zone sud du Jura (Massif de la Dôle-Vallorbe), leur proportion s'élève à 25%, relève le DES dans son communiqué.
Trois mesures
Les critères pris en compte sont la présence ou non de jeunes bovins (0-1 an), la présence d'ovins et caprins et la présence de vaches-mères en suffisance ou non. D'autres critères ont également été étudiés comme la présence d'un exploitant ou berger dans le chalet, la capacité de loger le bétail dans les étables ou encore la taille des parcs, explique le canton.
Sur la base de ces premiers résultats, trois mesures permettant de diminuer la vulnérabilité des alpages et de permettre la cohabitation entre les activités humaines et les grands prédateurs ont été évoquées: des aides financières et de conseil pour la sécurisation des alpages, l'augmentation de la présence humaine (berger) et la possibilité de faire évoluer les pratiques d'élevage.
Ces nouvelles mesures renforceront le dispositif de soutien aux éleveurs déjà mis en place, estime le DES: accompagnement des éleveurs, suivi renforcé du loup en collaboration avec les autorités françaises, mesures-pilotes avec réalisation de parcs sécurisés et tests d'effarouchement, etc.
La meute s'est déplacée
Une nouvelle rencontre avec les éleveurs ces prochaines semaines permettra d'échanger à nouveau sur ces différentes options et de définir les mesures de prévention à mettre en œuvre dans les alpages vulnérables, annonce encore le canton. L'intégralité des résultats de l'analyse de vulnérabilité des alpages sera publiée ce printemps.
Parallèlement, les services de Béatrice Métraux ont demandé à l'Office fédéral de l'environnement de pouvoir élargir le périmètre de régulation de la meute du Marchairuz. En raison des conditions hivernales, la meute s'est déplacée au pied du Jura suivant ainsi la population de cerfs qui constitue l'essentiel de son alimentation, relève le DES.
Berne a accueilli favorablement cette demande jugée "raisonnable et adaptée à la situation sur le terrain". La régulation peut donc se faire dans un périmètre qui inclut les espaces agricoles du pied du Jura, s'étendant entre L'Isle et Givrins, mais exclut le site fédéral de protection de la faune du Noirmont. L'autorisation de tir de régulation court toujours jusqu'au 31 mars 2022.
ats/ther