Mardi matin à 9h, le premier camion arrive à la gare de Vevey. C'est ici que les coursiers à vélo réceptionnent une quinzaine de colis, qu'ils regroupent par adresses pour ensuite les livrer au centre-ville. Les livreurs traversent la ville grâce à des vélos cargo spécialement adaptés. Ils peuvent ainsi se faufiler facilement et rapidement dans les ruelles du centre-ville, contrairement aux camions, beaucoup plus encombrants et bruyants.
Créée en 2019 et d'inspiration néerlandaise, cette micro-logistique urbaine - baptisée MicroHUB Riviera - peut compter sur la collaboration d'une vingtaine de coursiers de Vevey pour assurer quotidiennement les livraisons. "A moyen terme, l'ambition est de pouvoir proposer cette prestation à d'autres transporteurs, pour accueillir jusqu'à mille colis par jour", relate son fondateur Adrien Roy dans le 12h45.
Ce jour-là, les paquets sont faciles à transporter pour les coursiers, mais cela n'a pas toujours été le cas. "Une fois, nous avons eu une grande échelle de plus de 5 mètres de long. Notre coursier a dû faire preuve d'imagination en s'enfilant dans l'échelle, puis partir livrer à l'autre bout de la ville", explique Tristan Pasquier, directeur-associé de Vélocité Riviera.
Moins de bouchons, plus de sympathie
Trois entreprises de transport de marchandises participent à ce projet de micro-logistique urbaine unique en Suisse et soutenu par la Confédération. La livraison par coursier coûte plus cher, mais les bénéfices sont ailleurs.
"Le fait de poser nos envois à un seul endroit et ensuite pouvoir repartir a amené un gain de temps, puisque nos camionnettes étaient de moins en moins dans les bouchons", raconte Sylvain Galé, responsable de succursale pour l'entreprise Camion Transport. "En plus, il y a un capital sympathie qui se fait avec les coursiers, puisque certains clients sont tout étonnés de voir arriver leur marchandise par vélo".
L'an passé, environ 2000 livraisons à deux roues ont été réalisées. L'objectif du projet est d'atteindre 12'000 livraisons par année. Le rêve de l'association Amelive est de pouvoir mettre sur pied des projets similaires dans d'autres villes romandes ces prochaines années.
Maude Richon/jfe