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Visée par une plainte, Cesla Amarelle "regrette avoir blessé une personne"

Une plainte est déposée contre la conseillère d'État Cesla Amarelle: interview
Une plainte est déposée contre la conseillère d'État Cesla Amarelle: interview / Forum / 6 min. / le 9 mars 2022
Une plainte pénale pour propos jugés attentatoires à l'honneur a été déposée à l'encontre de la conseillère d'Etat vaudoise Cesla Amarelle, a indiqué mercredi le canton. Elle les aurait tenus au cours d'une séance de travail, en présence de la personne visée par les propos. Au micro de la RTS, elle a confié "profondément" regretter l'affaire mais estime avoir fait son travail.

Pour la cheffe du Département de la formation, de la jeunesse et de la culture (DFJC), qui a décidé elle-même de rendre publique l'information, il s'agit de donner "en toute transparence" quelques éléments de contexte. La levée du secret professionnel a été accordée par le Conseil d'Etat, réuni mercredi.

"Dans le cadre d'une séance professionnelle et dans l'exercice de ses fonctions, la cheffe du DFJC a rapporté des propos de personnes qui s'étaient confiées à elle. La partie plaignante estime que ces propos rapportés sont constitutifs d'une atteinte à l'honneur, a expliqué dans un premier temps le canton dans un communiqué. Les personnes impliquées ne dépendent pas hiérarchiquement du DFJC". Autrement dit, ce ne sont pas des proches collaborateurs de Cesla Amarelle.

Personne mise en cause "atteinte dans son honneur"

Interrogée par Keystone-ATS, Celsa Amarelle a donné quelques détails supplémentaires. "Lors d'une séance de travail, on m'a confié des problèmes concernant de la brutalité, du dénigrement et des comportements inappropriés. J'ai écouté ces témoignages qui m'ont beaucoup touchée et ébranlée."

La conseillère d'Etat a ensuite répété ce qu'elle avait entendu "dans une deuxième séance de travail qui avait pour but de les régler". "L'idée était d'attirer l'attention sur une ambiance de travail dégradée et sur ses conséquences humaines et professionnelles", poursuit-elle.

Or, lors de cette seconde séance, "une des personnes qui y participait s'est sentie atteinte dans son honneur par les propos que j'ai rapportés, sans les prendre à mon compte, mais bien pour illustrer l'ambiance de travail dégradée dans laquelle on se trouvait", ajoute-t-elle.

Des plaintes "très préoccupantes"

Invitée mercredi dans l'émission Forum de la RTS, la conseillère d'Etat socialiste a dit regretter "profondément d'avoir blessé une personne". "La souffrance exprimée lors de cette séance [la première, celle où elle a pris connaissance du problème, ndlr] ne m'a pas laissé indifférente", a également déclaré Cesla Amarelle, qui estime qu'il était de son devoir de révéler ces plaintes "très préoccupantes". "Je devais faire mon travail d'information auprès des autorités d'engagement", a-t-elle insisté.

La souffrance exprimée lors de cette séance ne m'a pas laissé indifférente (...) Je devais faire mon travail d'information

Celsa Amarelle, conseillère d'Etat vaudoise

C'est le procureur général du Ministère public qui a transmis la plainte pénale au Bureau du Grand Conseil. Conformément à la loi, c'est en effet à ce dernier de décider souverainement s'il y a lieu d'autoriser l'ouverture d'une poursuite pénale contre un membre du Conseil d'Etat, après avoir demandé aux parties de se déterminer.

A ce stade, Cesla Amarelle indique qu'elle ne s'opposera pas à une telle autorisation. "Je considère en effet important que la justice puisse œuvrer en toute indépendance, comme elle le ferait à l'égard de tout un chacun", souligne la conseillère d'Etat.

ats/vajo/iar

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