Il ne s'agit pas d'un raz-de-marée mais d'une victoire d'étape intéressante pour la droite vaudoise. En plaçant Christelle Luisier en tête devant deux autres candidats PLR, Isabelle Moret et Frédéric Borloz, et en décrochant une 6ème et 7ème place pour Michaël Buffat (UDC) et Valérie Dittli (Le Centre) devant la PS sortante Cesla Amarelle, l'alliance a parfaitement fonctionné.
Invité de La Matinale lundi, le politologue Andrea Pilotti se dit surpris et estime que la gauche s'est un peu endormie sur ses lauriers: "Je m'attendais à ce que l'alliance vaudoise ait la capacité de se montrer compacte mais pas autant, donc cela a été une surprise. Cela m'a aussi fait comprendre à quel point l'électorat de gauche a, à mon avis, sous-estimé ce rendez-vous électoral", détaille-t-il.
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Et d'ajouter: "On peut parler d'une sorte de démobilisation de l'électorat de gauche. On a eu une sorte de confiance dans le statu quo et on a peut-être un peu sous-estimé les véritables enjeux de ce premier tour électoral."
Logiquement, celui qui est membre de l'Observatoire de la vie politique régionale juge que tout l'enjeu pour le PS et les Verts sera de réussir à "remobiliser" son électorat pour le deuxième tour.
Stabilité au Grand Conseil
Au législatif, la droite a réussi à conserver la majorité. Les élections de dimanche montrent que le camp bourgeois (PLR/UDC) passe de 74 à 73 élus et que la gauche gagne un siège et passe à 64.
"C'était plutôt prévisible. Si on raisonne en termes de blocs centre-gauche - centre-droite, il y a un peu des vases communicants mais au final, une grande stabilité", juge Andrea Pilotti.
En remportant 3 sièges, les Verts n'ont quant à eux pas su provoquer de nouvelle vague. Pour le politologue, il est encore trop tôt pour parler de la fin d'un mouvement. D'après lui, les Verts ont aussi souffert du manque de mobilisation générale.
Les Vert'libéraux, les grand gagnants?
En passant à 11 sièges, les Vert'libéraux sont peut-être les grands gagnants de ces élections et pourront désormais peser davantage sur certains sujets.
"Ils ont acquis une capacité à jouer un rôle de pivot. Il va être intéressant de voir comment ces rapports de force vont s'établir. Autour des enjeux climatiques, il y a eu une prise de conscience au sein de l'électorat libéral, et ce sont les Vert'libéraux qui se profilent comme les plus crédibles. Ils ont commencé à récolter ce qu'ils ont semé", conclut Andrea Pilotti. La participation a été de seulement 34,28% contre 38,92% cinq ans auparavant.
Propos recueillis par Valérie Hauert
Adaptation web: Tristan Hertig