Ces vols, confirmés mardi par la Police cantonale vaudoise à la RTS, suscitent de nombreuses interrogations. D'ordinaire, ces infractions sont peu courantes, avec un seul cas rapporté dans le canton pour janvier et février, avant le début de la guerre en Ukraine et la flambée des cours du mazout qui allait suivre (+53% le 22 mars 2022 comparativement au 1er janvier 2022).
"Le chauffage était froid"
L'une des victimes a accepté de témoigner de sa situation dans le 19h30 de la RTS. Alain Parisod est un vigneron à la retraite. Ex-syndic de Grandvaux, il est propriétaire d'une maison dans la commune. La samedi 12 mars, il s'est rendu compte que son système de chauffage ne fonctionnait plus: "Le chauffage était froid. Je me suis dit que c'était mon brûleur qui devait être en panne. Je suis allé vérifier ma citerne et là j'ai constaté que la jauge était à zéro. Je venais pourtant de la remplir un mois et demi auparavant".
Selon son évaluation, il y avait environ 1700 litres de mazout dans sa cuve au moment du vol. Valeur actuelle sur le marché: plus de 2500 francs. Une enquête pénale est en cours pour déterminer comment une telle quantité a pu être extraite sans éveiller les soupçons. Alain Parisod s'en étonne: "Il faut mobiliser un véhicule avec une citerne de un ou deux m3 pour pouvoir stocker ce mazout. Et il y a le risque de se faire repérer dans le voisinage. Mais il semblerait que ce n'était pas le cas".
Appel à la vigilance
La Police Lavaux a émis une alerte afin d'inciter les vignerons du district à faire preuve de plus de vigilance. Il leur a été conseillé de verrouiller les accès à leurs citernes et réservoirs. "Nous sommes allés à leur contact, sonner à leur porte pour leur annoncer ce qui se passait dans notre région. Et en parallèle, nous avons posté des messages sur les réseaux sociaux", explique Samuel Pasche, policier de proximité en Lavaux.
Claude-Olivier Volluz/jpr