Cette campagne contre le sexisme et le harcèlement, qui ne concerne pas le CHUV (lire encadré), vise la prise de conscience et la responsabilisation des personnes auteures et témoins, a expliqué la FHV dans un communiqué.
Elle a pour objectif de soutenir les victimes en construisant une "culture du dialogue". Des récits de personnes auteures, témoins ou victimes de sexisme sont présents dans la vidéo et sur les affiches de la campagne. "Ils permettent à chacune et à chacun de s'interroger sur son propre comportement."
"Donner à chacun la possibilité de s'exprimer"
"Les hôpitaux ne sont pas épargnés par ces comportements-là", a rappelé Patricia Albisetti, secrétaire générale de la Fédération des hôpitaux vaudois, dans le 12h30 de la RTS.
"Nous avons au sein de nos institutions plus de 8000 collaboratrices et collaborateurs, la campagne vise à tous les sensibiliser sur l'existence de ces comportements, mais surtout leur donner la possibilité de s'exprimer", a-t-elle souligné. "Ce que l'on constate malheureusement souvent, c'est que les victimes ou les témoins de ce type d'agissements restent souvent seuls avec leurs souffrances et ont peu de moyens de communiquer. Cette campagne vise véritablement à changer les choses".
Formation et site internet dédiés
En complément de la campagne de communication, une formation et un site internet dédiés permettent de s'informer sur le sexisme et le harcèlement, d'apprendre à réagir et d'oeuvrer à faire disparaître les comportements inadéquats. Le site publie également une charte en sept points adoptée par les hôpitaux participant à la campagne.
Les établissements s'engagent à prévenir le harcèlement psychologique et/ou sexuel, à soutenir les victimes par un dispositif interne et/ou externe d'aide et de recours, à protéger les personnes qui ont porté plainte ou encore à sanctionner les auteurs. Les sanctions peuvent aller jusqu'au licenciement.
Obligation pour tout le personnel
La formation prend la forme d'un module de cours en ligne. Il a été développé en collaboration avec CLASH, le Collectif de lutte contre les attitudes sexistes et le harcèlement en milieu hospitalier, et la section vaudoise de l'Association suisse des médecins assistant(e)s et chef(fe)s de clinique (ASMAV).
Les collaborateurs et collaboratrices déjà en place seront formés d'ici à la fin 2022. Le nouveau personnel devra quant à lui suivre le module d'e-learning dans les trois mois après son entrée en fonction. Une formation prenant spécifiquement en compte les questions de management sera dispensée aux cadres en 2023.
Ces mesures sont mises en oeuvre sur une base volontaire par les établissements. Mais des pointages sur leur application seront effectués régulièrement lors de réunions, a expliqué Patricia Albisetti, secrétaire générale de la FHV. "C'est vraiment quelque chose qui est pris très au sérieux par toutes les directions."
ats/oang
Près de 44% de victimes ou de témoins
Le lancement de la campagne a été retardé par le Covid, a indiqué Patricia Albisetti. Elle répond aux conclusions d'une enquête réalisée en 2020 par l'ASMAV auprès de ses membres.
Cette étude donne des chiffres sur le sexisme et les comportements discriminants en milieu hospitalier: 44% des sondés rapportent par exemple avoir été victimes ou témoins de remarques sexistes et 76% avoir entendu des discours hostiles à la grossesse.
Douze hôpitaux mais pas le CHUV
La Fédération des hôpitaux vaudois (FHV) représente les intérêts de douze hôpitaux, qui emploient plus de 8000 collaboratrices et collaborateurs. Le Centre hospitalier universitaire vaudois et les cliniques privées n'en font pas partie.
Le CHUV avait lancé une campagne de sensibilisation sur la même problématique fin décembre 2018. Elle s'adressait initialement aux médecins en formation. Elle avait été étendue en 2021 à tout le personnel.