Les premiers résultats de l'essai pilote, mené depuis une année à Corcelles-près-Payerne, sont réjouissants. En effet, ils ont montré que le charbon actif élimine le chlorothalonil dans l'eau potable.
Reste encore à comprendre quelle est la durée de vie de ce charbon actif en termes d'efficacité, quel est son coût et quand le procédé pourra être opérationnel pour filtrer l'intégralité de l'eau potable.
Une toxicité sur les humains pas encore connue
"On va tout faire pour qu'on arrive en 2026 à rentrer dans les normes. Mais quelques paramètres ne sont pas dépendants de notre volonté, notamment en matière d'aménagement du territoire et des décisions cantonales et fédérales qui vont survenir d'ici là", explique Jacques Henchoz, municipal des infrastructures à Payerne.
En attendant la construction d'une station de traitement, les habitants des zones concernées continueront de boire leur eau dont la quantité de chlorothalonil dépasse le seuil autorisé par la Confédération.
Toutefois, les effets sur la santé de ces métabolites ne sont, à ce jour, pas démontrés. "Les substances chimiques sont partout mais on ne connaît pas forcément le niveau de toxicité de celles-ci sur l'homme ou l'environnement. Il y a trop de substances pour toutes les tester", souligne Nathalie Chèvre, écotoxicologue à l'Université de Lausanne (UNIL).
Interdiction en janvier 2020
Pour rappel, ce fongicide, abondamment utilisé dès les années 70, a été interdit en janvier 2020. Pour Pierre-André Rapin, agriculteur et municipal à Corcelles-près-Payerne, cette pollution aura eu le mérite de réveiller les consciences.
"Bien sûr pendant toutes ces années on a subi la croissance économique comme tout le monde. Et aujourd'hui, je pense qu'il n'est pas nécessaire de trouver des coupables, mais on doit modifier notre manière de travailler et aller vers quelque chose de plus respectueux de la nature et de notre planète", précise-t-il.
Reportage de Yannick Bacher et Laurent Chobaz
Adaptation web: Andreia Portinha Saraiva