Le cortège est parti de la place de la Gare vers 14h30 et a sillonné la ville en direction de la Riponne. La manifestation s'est déroulée dans le calme, a constaté un journaliste de Keystone-ATS sur place. "La police tue en Suisse", "Stop violences policières", "Etat coupable, justice complice", pouvait-on lire sur les banderoles et pancartes brandies par les participants sous les flocons d'avril.
Une oratrice a dressé un parallèle entre le drame de Morges et d'autres cas dans lesquels des personnes noires ont perdu la vie après des interactions avec la police dans le canton de Vaud ces dernières années. Elle a évoqué le Congolais abattu par un policier à Bex en 2016, le Gambien décédé dans sa cellule de la Blécherette en 2017 et le Nigérian mort à Lausanne après un contrôle de police en 2018.
"Mensonges" des forces de l'ordre
L'oratrice a critiqué les "mensonges" des forces de l'ordre "colportés par les médias", comme "lorsqu'on a voulu faire croire que la police avait porté assistance à la victime de Morges". La police cantonale avait d'abord communiqué qu'un massage cardiaque avait été prodigué par les policiers, avant de corriger et d'indiquer que le premier geste de réanimation avait été prodigué par un infirmier. "L'impunité" des policiers a été dénoncée. "Ceux que la justice protège sont blancs, riches ou matons. Elle ne défend pas les vies des Noirs."
Pour rappel, un agent de Police Région Morges a tiré trois coups de feu sur un Zurichois de 37 ans sur un quai de la gare de Morges le 30 août 2021. Selon l'enquête, la victime souffrait de problèmes psychologiques et était connue de la police zurichoise. Elle a menacé les agents avec un couteau, qui a été retrouvé sur les lieux, selon la police. Une instruction pénale pour meurtre a été ouverte. Elle ne dit rien sur la culpabilité ou non du policier à ce stade.
Le centre de la gare fait peur
Le nouveau centre sécuritaire prévu à la gare de Lausanne a également été vilipendé samedi. Le projet vise à regrouper sous un même toit trois services: la police cantonale, l’Office fédéral de la douane et de la sécurité des frontières (OFDF) et la police des transports. Il en est au stade du crédit d'étude. Ses opposants le qualifient de "centre de détention géant".
"Que savons-nous de ce projet? Rien!" a lancé au micro un membre du collectif anti-raciste Kiboko. "Nous exigeons des autorités qu'elles fassent toute la lumière à son sujet et qu'elles rendent publiques toutes les informations dont elles disposent." Une autre manifestante a dit craindre que ce centre n'ouvre la voie à des détentions "arbitraires" dans des cellules sans fenêtres, "cachées sous les rails".
ats/aps