Sachant que c'est la Confédération qui a autorisé puis, début 2020, interdit ce pesticide, elle ne peut pas désormais se décharger sur les cantons et les communes, a estimé Pierre Dessemontet, l'auteur de l'initiative débattue mardi au Grand Conseil.
Le socialiste réclame la création d'un fonds fédéral. Celui-ci doit servir à financer les mesures de captage, ainsi que le traitement et le transport d'eau potable. Ces coûts doivent être pris en charge "en vertu du principe du pollueur-payeur", a-t-il affirmé.
Le syndic d'Yverdon a souligné que son initiative ne se prononçait pas sur les normes édictées par la Confédération concernant les métabolites du chlorothalonil - le seuil maximal autorisé est de 0,1 microgramme par litre - "mais seulement sur le co-financement des mesures à prendre."
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Décision de justice attendue
Les députés vaudois se sont montrés favorables à cette initiative. Certains élus de droite ont toutefois estimé qu'elle était prématurée, sachant qu'une décision du Tribunal administratif fédéral est toujours attendue concernant les valeurs limites liées aux métabolites chlorothalonil.
"Un flou persiste. Il est préférable d'attendre la décision de justice avant de prendre des mesures disproportionnées", a jugé Jean-Marc Genton (PLR).
Les députés ont finalement décidé, sur le fil, de transmettre cette initiative au Conseil d'Etat pour qu'il intervienne à Berne. La proposition de Pierre Dessemontet a été soutenue par 66 députés, alors qu'ils ont été 65 à s'opposer et 3 à s'abstenir.
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ats/jpr