Soixante "cavalettistes" de la région, dont la mission est de limiter les oscillations du fil, ainsi qu'un ensemble musical de 22 choristes et 13 musiciens ont accompagné cette performance aérienne.
Proposé gratuitement par le théâtre du Reflet pour célébrer "le lien entre la population et les arts de la scène", l'événement a attiré environ 8000 spectateurs et spectatrices, selon un décompte des organisateurs. Menacé par la météo, le spectacle a pu se dérouler normalement, le ciel se dégageant juste avant que la funambule ne s'élance au-dessus de la place du Marché.
Une éloge de la lenteur
Après avoir sillonné le monde, c'est la première fois que Tatiana-Mosio Bongonga et sa compagnie Basinga faisaient escale en Suisse pour présenter "Lignes ouvertes". Comme à chacune de ses traversées, la funambule explique avoir voulu "transmettre un message", sans chercher la performance ou le sensationnel.
"Je ne fais pas ça pour battre des records ou faire peur aux gens. Au contraire, j'aime prendre mon temps, proposer quelque chose de lent et d'ancré dans le présent", relève-t-elle, contactée avant le spectacle par Keystone-ATS.
Sa démarche se veut aussi poétique, en harmonie avec les paysages qui l'entourent. "Je me nourris des décors, comme ici à Vevey avec la féérie qui se dégage du lac et des montagnes", remarque la trentenaire.
Une féérie qui tranche toutefois avec le béton de la place du Marché. "C'est l'une des grandes difficultés à Vevey. C'est purement psychologique, mais si cela avait été de l'herbe en dessous, je me serais posé moins de questions", reconnaît-elle.
"Pas une tête brûlée"
La native de Caen affirme pourtant ne pas ressentir la peur. "Je ne suis pas une tête brûlée, je sais ce dont je suis capable", assure-t-elle. La Française raconte avoir souvent été interpellée dans la rue à Vevey au sujet des risques de son métier. "J'ai dû rassurer ces personnes, leur expliquer qu'il y avait un protocole strict de sécurité."
Ce protocole, qu'elle n'a pas dû appliquer samedi à Vevey, consiste notamment à s'asseoir ou s'accroupir pour retrouver de la stabilité. Même si elle évolue sans attaches, la funambule est aussi munie d'un baudrier de sécurité pour pouvoir s'accrocher en cas de problème.
Tatiana-Mosio Bongonga pratique le funambulisme depuis ses 7 ans. Co-fondatrice de la compagnie Basinga en 2014, elle a accumulé les prouesses de haut vol ces dernières années en France et à l'étranger. Parmi ses prestations les plus remarquées, elle avait notamment remonté la butte Montmartre jusqu'au Sacré-Coeur à Paris en 2018.
ats/iar