Pour 41 jours, Valérie Dittli n'est pas la plus jeune ministre depuis 1950
Elue au Conseil d'Etat vaudois à seulement 29 ans, Valérie Dittli n'est toutefois pas la plus jeune à devenir ministre en Suisse romande. Le record reste, de peu, aux mains du Jurassien Pierre Kohler, d'après une analyse des élections de 1950 à nos jours.
Conseillère d'Etat à 29 ans: une première? Pour mesurer à quel point l'élection surprise de la centriste Valérie Dittli au Conseil d'Etat vaudois était inédite dimanche dernier, la RTS a compilé des données sur tous les conseillers d'Etat romands depuis 1950.
Résultat: la Zougoise d'origine manque le record pour… 41 jours. Entre 1950 et aujourd'hui, le plus jeune ministre romand reste le Jurassien Pierre Kohler, élu en 1993, à 29 ans et 144 jours.
L'élection de Valérie Dittli, à 29 ans et 185 jours, s'avère tout de même exceptionnelle. D'après nos données, il est rare d'accéder à ce poste avant 35 ans.
A l'inverse, peu de politiciens rejoignent un exécutif cantonal après 58 ans, comme le montre le graphique ci-dessous. L'âge moyen au moment de l'élection s'élève à 46 ans sur la période observée.
Des élus encore plus jeunes dans l'histoire
Pour trouver des conseillers d'Etat plus jeunes que Valérie Dittli et Pierre Kohler, il faut donc remonter avant 1950. Il est difficile d'en tirer un classement, les données sur cette période étant lacunaires.
On y trouve toutefois quelques très jeunes politiciens, à l’image du Neuchâtelois Numa Droz, élu en 1871 à seulement 27 ans à l'exécutif de son canton, avant de devenir à 31 ans le plus jeune conseiller fédéral de l'histoire. Ou encore le Bernois Jakob Stämpfli, qui a rejoint l'exécutif bernois à 26 ans, en 1846, avant lui aussi de siéger au Conseil fédéral.
"D'un coup, vous vous rendez compte que les chefs de services pourraient tous être votre père"Pierre Kohler
Comment aborder un tel mandat politique à moins de 30 ans? Interrogé par le 19h30 de la RTS, Pierre Kohler dit avoir profité de sa jeunesse. "Vous ne vous posez pas trop de questions sur la suite, vous foncez et vous avez l'énergie pour foncer", se rappelle l'ancien ministre jurassien.
Il a tout de même été surpris lors de ses premiers pas dans l'administration: "C'est assez particulier lorsque vous réunissez pour la première fois vos chefs de service: vous êtes autour d'une table avec 6-7 chefs de service, et d'un coup vous vous rendez compte qu'ils pourraient tous être votre père."
Pour Crystel Graf, élue l'année passée à 35 ans à Neuchâtel, la fraîcheur peut compenser le manque d'expérience: "L'avantage, c'est peut-être d'amener une vision un peu différente, de pouvoir échanger avec une autre lecture sur les dossiers. J'ai vraiment eu une immense chance de tomber sur des équipes de chefs de service qui étaient vraiment formidables, qui m'ont accueillie les bras ouverts, qui m'ont vraiment aidée pour l'intégration."
Valentin Tombez, Cédric Adrover
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Valérie Dittli: "l'un de mes buts, rester moi-même"
Invitée du 19h30 mercredi, la nouvelle conseillère d'Etat vaudoise Valérie Dittli dit de son côté "entendre" et "comprendre" les personnes qui estimeraient qu'elle n'a à son âge pas assez d'expérience politique. Elle estime toutefois avoir la motivation et la patience nécessaires pour "accomplir ses tâches".
"Un de mes buts est de rester moi-même. Après, je sais qu'il existe maintenant une dynamique qu'on a créé avec l'alliance vaudoise et qui va aider. Et puis je pense finalement que la manière de faire de la politique du Centre, essayer de chercher des solutions, aller de l'avant, être pragmatique et s'éloigner un peu des clivages gauche-droite, est une capacité que j'amène avec moi", ajoute-t-elle.
Avec son jeune âge, la centriste espère aussi réussir à "augmenter la participation" en rendant la politique "plus accessible" pour des gens qui se sont désinteressés. "C'est une priorité pour moi", explique-t-elle.
Enfin, quant à l'attribution des Départements, la nouvelle élue se dit "ouverte" et juge qu'il est encore trop tôt pour en parler et que la décision doit se prendre "à l'interne".