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Le canton de Vaud va réévaluer les besoins en hébergement d'urgence

Le collectif "43m2" avait installé un campement samedi dernier au Palais de Beaulieu, à Lausanne. [Keystone - Valentin Flauraud]
Le collectif "43m2" avait installé un campement samedi dernier au Palais de Beaulieu, à Lausanne. - [Keystone - Valentin Flauraud]
Le nombre de personnes sans place en hébergement d'urgence serait en augmentation dans le canton de Vaud. Pour mieux appréhender cette situation, le Département de la santé et de l'action sociale a prévu de "démarrer cette année une évaluation".

Le Département de la santé et de l'action sociale (DSAS) du canton de Vaud a répondu par cette décision à une lettre ouverte de plusieurs associations de terrain. Il y a deux semaines, elles avaient envoyé un courrier à la conseillère d'Etat Rebecca Ruiz pour se plaindre de la saturation chronique des lieux d'hébergement d'urgence.

Samedi dernier, un collectif baptisé "43m2" a également attiré l'attention sur ce problème en installant un campement sauvage pour SDF à Beaulieu, mais il a rapidement dû plier bagage sous pression de la police.

Dans sa réponse, publiée mercredi, la cheffe du DSAS explique prendre "très au sérieux" la demande grandissante en lits d'urgence. Depuis le 1er janvier, les structures d'accueil disent avoir dû refuser un lit à 889 reprises. Ce chiffre est cependant à considérer "avec prudence" selon le canton, une même personne pouvant être comptabilisée plusieurs fois le même soir si elle se présente dans plusieurs structures.

Près de 100 lits d'urgence financés à l'année

Le département rappelle les mesures prises pour répondre aux besoins des sans-abri. Avec l'ouverture du Manteau à Saint-Martin en 2021, qui peut héberger 41 personnes supplémentaires, le canton finance désormais 97 lits d'urgence à l'année pour les trois structures de la région lausannoise (avec La Marmotte et le Sleep In).

Pour l'ensemble du canton, il faut ajouter les 53 lits gérés par Caritas-Vaud à Yverdon et Vevey, ainsi qu'à Nyon depuis le début de l'année. En résumé, le dispositif d'été 2022 a augmenté sa capacité de 51 places en comparaison avec 2019. Le dispositif hivernal a été renforcé par une structure supplémentaire de 47 lits en décembre 2021.

Globalement, le budget du dispositif cantonal d'urgence a augmenté de 22% entre 2020 et 2021, passant à 4,23 millions de francs. Il a de nouveau crû de 17% en 2022, passant à 4,94 millions de francs.

>> Voir aussi le sujet du 19h30"sur les mesures prises à Lausanne et Genève :

Lausanne et Genève sont à la recherche de solutions pour lutter contre le sans-abrisme
Lausanne et Genève sont à la recherche de solutions pour lutter contre le sans-abrisme / 19h30 / 2 min. / le 2 mai 2022

Nécessaire analyse de l'offre et de la demande

Une évaluation des besoins sera toutefois lancée cette année. "Il s'agira notamment d'analyser l'adéquation entre l'offre et la demande de lits d'urgence en fonction d'un certain nombre de critères comme la saison ou la typologie d'usagers", note le DSAS.

Le canton observe que des personnes toxicodépendantes ou souffrant de troubles psychiques ont recours aux hébergements d'urgence. Un plan d'action pour mieux prendre en charge cette population a été adopté par le Conseil d'Etat et sera prochainement débattu au Grand Conseil.

"Sur la base des analyses évoquées, il sera possible d'élaborer de nouvelles propositions", ajoute le DSAS dans sa réponse. Ces propositions permettront de renforcer encore la prise en charge des personnes ayant recours aux hébergements d'urgence, écrit-il.

ats/oang

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La Ville de Lausanne a rencontré les militants du collectif "43m2"

La Municipalité de Lausanne a reçu mardi une délégation du collectif "43m2", qui avait installé un campement sauvage samedi à Beaulieu.

Elle a entendu les revendications des militants, qui se sont néanmoins déclarés déçus du résultat des discussions. "Aucune des revendications portées par les militants n'ont été prises en compte", a déclaré l'un d'entre eux à l'agence Keystone-ATS.

Dans un bref communiqué publié mardi soir, la Ville relève avoir confirmé son engagement et sa volonté de développer et adapter les solutions d’hébergement d’urgence, mais aussi les mesures qui permettent aux usagers de sortir de ce dispositif.