Le texte, baptisé "Remercier concrètement les contribuables vaudois en baissant les impôts sur les personnes physiques de 5 points dès 2023", a été âprement débattu en commission. Une majorité de sept membres a recommandé de prendre en considération cette motion, alors que quatre membres ont invité à la classer.
Mardi en plénum, l'UDC, le PLR et une partie des Vert'libéraux ont réussi à faire accepter la motion par 72 oui, 53 non et 7 abstentions et à la renvoyer au Conseil d'Etat.
Lors du dépôt de la motion l'automne dernier, la droite avait échoué de justesse, par 68 voix contre 67 et une abstention, à renvoyer ce texte directement au gouvernement. Plus calme qu'à l'époque, le débat du jour a une nouvelle fois opposé deux camps irréconciliables.
"Santé financière éclatante" du canton
A droite, UDC et PLR ont rappelé la "santé financière étincelante" du canton et la pression fiscale particulièrement lourde qui pèse sur les contribuables. "Cette motion ne fera pas du canton de Vaud un paradis fiscal mais un peu moins un enfer fiscal", a voulu résumer son auteur l'UDC Philippe Jobin. Il s'agit aussi de s'aligner sur les autres cantons, a-t-il souligné.
"Il faut rendre son pouvoir d'achat aux contribuables, qui ont en bien besoin actuellement avec la hausse des prix" liée à la guerre en Ukraine, a plaidé la PLR Florence Gross. Le canton en a les moyens, a-t-elle insisté.
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"Motion populiste, flagorneuse"
La gauche s''est, elle, clairement opposée à cette baisse d'impôt qui profitera surtout aux ménages les plus aisés.
"Cette motion est trop ciblée et seuls les riches verront une différence", a dit le chef de groupe socialiste Jean Tschopp. "Motion populiste, flagorneuse et aberrante qui profitera plus aux super riches qu'à la classe moyenne", a renchéri le député Vert Maurice Mischler.
Selon la commission, elle offrirait surtout un appel d'air auprès de contribuables ayant un revenu entre 100'000 et 200'000 francs. "Cette motion est inique et cynique. Ce sont les plus pauvres qui paieront proportionnellement le plus d'impôts", a dénoncé Marc Vuilleumier (EP).
A gauche toujours, plusieurs élus ont rappelé que ce sont environ 160 millions de francs annuels qui manqueront ainsi dans les caisses. Cet argent devrait plutôt venir "renforcer le service public, la politique sociale et la transition énergétique", a affirmé Hadrien Buclin (EP). "Il ne faut pas se priver d'un levier financier dans le contexte actuel de défis environnementaux urgents", a complété Jean Tschopp.
ats/oang
Appel à veiller à la stabilité fiscale
Le conseiller d'Etat vaudois en charge des Finances, Pascal Broulis, a indiqué que le gouvernement examinera le texte de très près et l'inscrira dans sa feuille de route sur la fiscalité.
Il a rappelé que l'Etat avait baissé les impôts ces dix dernières années, par le biais notamment de hausses des déductions fiscales, et que plusieurs réformes étaient en cours ou envisagées.
Le PLR sortant a avant tout prôné une "stabilité fiscale". "Nous ferons une pesée d'intérêt. Il faut éviter toute insécurité fiscale (...) avec des effets yoyo de baisse et de hausse", a-t-il dit, soulignant que c'était justement la grande force du canton.