Sur la base des investigations menées suite au drame du 24 mars, toute intervention d’un tiers est écartée, écrit la police dans un communiqué. Aucun élément n'est venu infirmer les hypothèses établies à fin mars. La famille vivait retirée de la société, sans lien avec l’extérieur.
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Les investigations techniques, notamment l’analyse de la téléphonie et des recherches internet, ne montrent toutefois aucun signe avant-coureur d’un tel passage à l’acte, ce qui a également été confirmé par le fils de la famille.
Aucun souvenir de la journée du drame
Ce dernier, victime de plusieurs fractures, est toujours hospitalisé, mais hors de danger. Il a été entendu par les enquêteurs sur délégation du Tribunal des mineurs en qualité de "personne amenée à donner des renseignements". Il n’a actuellement aucun souvenir de la journée du drame et n’a pu donner aucune indication sur le déroulement des faits.
Les examens pratiqués par les médecins légistes n’ont pas mis en évidence d'autres traces de violence que celles consécutives à sa chute, d’une hauteur de plus de 20 mètres. Les analyses forensiques, qui comprennent des analyses ADN, ne remettent pas en cause la thèse du suicide. Si les investigations policières sont maintenant terminées, le rapport complet de la médecine légale, lui, ne sera rendu que dans plusieurs mois.
Impressionnant stock de vivres
Les quatre personnes décédées étaient membres d’une même famille de ressortissants français. Le père avait 40 ans, son épouse et sa soeur jumelle 41 ans, et la fille du couple était âgée de 8 ans.
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Depuis le début de la pandémie, la famille était très intéressée par les thèses complotistes et survivalistes. Elle avait constitué un stock impressionnant de vivres en tout genre, très bien organisé, occupant la majeure partie des différentes pièces de l’appartement. Ce stock devait lui permettre de faire face à une crise majeure.
"Crainte d’une immixtion de l’autorité dans leur vie"
Selon la police, la famille vivait en quasi-autarcie, retirée de la société. Seule la sœur jumelle de la mère de famille travaillait à l’extérieur du domicile. Ni la maman ni la fillette de 8 ans n’étaient inscrites officiellement au contrôle des habitants, ce qui explique l’absence de scolarisation de l'enfant. Ces deux personnes ayant été annoncées partantes pour le Maroc en avril 2016, elles n'étaient pas censées vivre à Montreux.
Quant au fils aîné, sa scolarisation à domicile était justement à l’origine de la procédure dans le cadre de laquelle des policiers se sont présentés à l'appartement familial. L’ensemble de ces éléments suggère, chez les membres de cette famille, la crainte d’une immixtion de l’autorité dans leur vie, conclut la police dans son communiqué.
Vincent Cherpillod