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Des militants contre le sans-abrisme installent un nouveau camp à Lausanne

le collectif 43m2 a installé lundi un nouvel hébergement d'urgence sauvage dans les jardins de la Haute école de travail social de Lausanne (HETSL). [KEYSTONE - Laurent Gillieron]
Le collectif 43m2 a installé lundi un nouvel hébergement d'urgence sauvage / Le Journal horaire / 20 sec. / le 30 mai 2022
Après Beaulieu il y a un mois, le collectif 43m2 a installé lundi un nouvel hébergement d'urgence sauvage dans les jardins de la Haute école de travail social de Lausanne (HETSL). Les militants veulent l'ouvrir dès mercredi aux personnes sans solution de logement.

L'hébergement d'urgence transitoire et autogéré est à nouveau ouvert, écrit 43m2 lundi dans un communiqué. "Tout a été remis en place: des tentes pour dormir, un espace pour les familles, un salon et une cuisine collectifs, des toilettes, de l'eau courante et une connexion internet", détaille le collectif.

Une trentaine de militants sont présents sur les lieux situés dans les hauts de la ville depuis midi. "Nous nous sommes installés avec les mêmes revendications qu'à Beaulieu, à savoir pas une personne à la rue", a déclaré un porte-parole du mouvement à Keystone-ATS. Une grande banderole frappée de ce slogan a été accrochée sur le bâtiment dans les jardins duquel les activistes se sont installés.

Cette grande maison abrite des activités de recherche et la cafétéria du personnel, mais pas de salles de classe ni auditoires. Ceux-ci se trouvent dans des immeubles plus modernes qui se situent juste à côté.

Pourparlers avec l'école

L'heure est désormais à la discussion avec la direction de l'école, les professeurs et les étudiants. La HETSL ignorait que cette action allait se tenir, a affirmé le porte-parole.

Les activistes espèrent qu'une collaboration pourra se mettre en place avec l'institution qui dispose d'un "savoir social" et qu'il sera possible de "travailler ensemble pour trouver des solutions". Une réunion plénière était prévue lundi après-midi.

Dans son communiqué, 43m2 précise notamment avoir jeté son dévolu sur la HETSL car une vingtaine de ses étudiants ont cosigné le 17 mai dernier dans Le Temps une chronique dans laquelle ils disent "partager les constats" de ce collectif. Des chercheurs de cette école travaillent spécifiquement sur les sans-abris.

Les personnes accueillies dans le campement sauvage dormiront sur des matelas. Elles disposeront aussi de toilettes, d'eau courante et d'une connexion internet. [KEYSTONE - Laurent Gillieron]
Les personnes accueillies dans le campement sauvage dormiront sur des matelas. Elles disposeront aussi de toilettes, d'eau courante et d'une connexion internet. [KEYSTONE - Laurent Gillieron]

Ces derniers pourront être accueillis dès mercredi sur le site occupé. Une trentaine de lits sont prévus. Chaque personne qui n'a pas de solution de logement est bienvenue nuit et jour, sans inscription, ni réservation, relèvent les militants.

Et de souligner qu'il est intolérable qu'aucune place supplémentaire d'urgence ne soit prévue d'ici l'hiver. Des dizaines de personnes sont refoulées chaque soir dans les centres d'hébergement de la capitale vaudoise, selon 43m2.

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Premiers pas à Beaulieu

Fin avril, les activistes avaient déjà attiré l'attention sur ce problème en installant un campement sauvage pour SDF à Beaulieu. Il faisait suite à la fermeture de deux lieux d'accueil d'urgence totalisant 160 places.

Les militants avaient dû rapidement plier bagage sous pression de la police. Une discussion s'était ensuite déroulée avec la municipale Emilie Moeschler en charge de la cohésion sociale, sans résultat, selon le collectif. "Nous avions prévu que nous resterions déterminés à proposer une solution transitoire à la politique du thermomètre imposée par le canton de Vaud et la Ville de Lausanne", rappelle-t-il.

Porte-parole de la police de Lausanne, Jean-Philippe Pittet a indiqué à Keystone-ATS qu'aucune intervention des forces de l'ordre n'était prévue actuellement. "Il s'agit d'un terrain privé et l'école n'attend pas une action de notre part pour l'heure", a-t-il expliqué. Après s'être rendue sur place, la police s'est donc retirée. "Nous laissons les choses se dérouler entre la direction et ces personnes", a ajouté Jean-Philippe Pittet.

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ats/ami

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