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Pascal Broulis: "L'attaque et la contre-attaque font partie du jeu politique"

L'invité de La Matinale - Pascal Broulis, bilan de sa fin de règne
L'invité de La Matinale - Pascal Broulis, le bilan à la fin d'une époque / L'invité-e de La Matinale (en vidéo) / 60 min. / le 2 juin 2022
Après vingt ans de fonction et quatre législatures, Pascal Broulis quittera le Conseil d’Etat vaudois le 30 juin prochain. Invité jeudi dans La Matinale, il revient sur les années clés qui ont marqué son parcours politique, sur fond de réussites mais aussi de quelques polémiques.

Le ministre PLR des Finances a débuté en politique à seulement 20 ans en étant élu en 1985 au législatif de sa commune, Sainte-Croix. En 1990, il devient le plus jeune député au Grand Conseil vaudois.

"C’est comme une course de relais durant laquelle on se passe le témoin. Les institutions appartiennent au peuple. Nous, on nous prête simplement les fonctions", image Pascal Broulis au micro de la RTS, à quelques jours de son retrait du gouvernement. Celui qui a signé son dernier exercice 2021 dans le vert laisse à ses successeurs, dont la centriste Valérie Dittli qui reprend son département, 200 millions de francs en réponse à l’initiative pour la transition énergétique.

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Rupture et reconstruction en 1998

Au lendemain du premier tour des élections cantonales, le 21 mars dernier, où la droite triomphe, la Chambre vaudoise de commerce et de l’industrie réclame immédiatement de nouvelles baisses d’impôts. Comment cela a-t-il été interprété par le conseiller d'Etat? "Il faut continuer ce travail, mais pas dans le brutalité, que ce soit du côté des charges ou des prestations". Selon lui, il y a d'autres priorités comme le pouvoir d'achat notamment.

Pascal Broulis revient également sur la crise politique de 1998 qu'a traversée son canton, "un moment de rupture marqué par des déficits chroniques". Le départ de Jean-Pascal Delamuraz, dernier conseiller fédéral vaudois, marque aussi la fin d'une époque. A cette période, le Vaudois est à la tête de la commission des finances. "Il s'agit d'une crise profonde qu'il a fallu accepter. On va alors commencer à reconquérir, c'était un travail de tous les jours". Des difficultés qui vont pousser le canton à lancer la révision totale de la Constitution en 2002. Les finances du canton, qui se trouvaient dans un état catastrophique, sont alors redressées.

Après une longue décennie de crise, la scène politique vaudoise se trouve apaisée. Pour le conseiller d'Etat, il reste à rétablir les finances du canton. En vingt ans, ses adversaires lui reprochent de ne pas avoir assez desserré les cordons de la bourse: investissements à gauche, baisse fiscale à droite. Pourtant, le libéral-radical crée avec son alter ego Pierre-Yves Maillard le "compromis dynamique" qui permettra de signer 17 exercices bénéficiaires sur 20. Durant deux législatures, les hommes forts du gouvernement ont réussi à faire passer des projets importants pour le canton, comme la réforme de la fiscalité des entreprises. "En 20 ans, il n’y a pas eu une seule hausse d’impôts", se félicite encore le grand argentier vaudois.

Polémiques en 2018

En 2018, Pascal Broulis est l'objet de vives critiques: voyage en Russie, optimisation fiscale. Il assure que ces différentes polémiques ne l’ont pas atteint. "J'ai pu dialoguer avec le Parlement et prouver ce qui était faux". Et d'ajouter: "C’est aussi le jeu politique, il y a l’attaque et la contre-attaque. Mon énergie reste totale jusqu’au 30 juin."

Le fait d’avoir traversé autant de crises a probablement contribué à forger la carrière politique de Pascal Broulis. "La crise amène du doute et le doute est aussi salutaire pour l’être humain. Cela permet aussi de rester humble", conclut-t-il.

>> L'interview de Pascal Broulis dans Forum:

Des propos recueillis par Frédéric Mamaïs

Texte web: Hélène Krähenbühl

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