"Cette violence ne se repère pas à l'aide de marques sur le corps, mais elle se repère dans l'observation de l'interaction entre les deux partenaires, comment ils communiquent."
Susanne Lorenz Cottagnoud, de la HES-SO Valais-Wallis - Haute Ecole de Travail Social, et Christophe Fluehmann, de la Haute école de travail social Fribourg, ont abordé cette problématique jeudi dans le cadre de la journée du réseau vaudois contre la violence domestique à Lausanne. Des ateliers étaient proposés aux professionnels, travailleurs sociaux, personnel médical ou de la justice afin d'y faire face. Souvent ils sont démunis lorsqu'ils suspectent ou sont confrontés à des situations de violence dans le couple.
C’est la combinaison de plusieurs signes et comportements au sein du couple qui doit attirer l'attention des professionnels, explique Christophe Fluehmann. Les participants ont été invités à échanger et chercher ces "indices" de violence domestique. Les appels téléphoniques fréquents pour contrôler le partenaire, des absences répétées au travail ou encore des changements fréquents de médecin traitant sont quelques signes évoqués lors de l'atelier.
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Centaine de participants
Parmi la centaine de participants, tous ne travaillent pas spécifiquement dans le domaine de la violence domestique, comme Alizée, assistante sociale au Centre social régional de Moudon.
"Les personnes ne viennent pas consulter pour ça, donc la violence n'est pas abordée dans un premier lieu et je trouve vraiment très important de pouvoir avoir en tête qu'elle est peut-être présente", explique-t-elle dans La Matinale.
"C'est un début"
Quarante-cinq minutes d'ateliers face à un sujet aussi sensible est un début, reconnaît la professeure Susanne Lorenz Cottagnoud. "C'est une toute petite esquisse." Outre cette journée d'atelier, il existe une formation de deux jours durant laquelle la question est abordée plus en profondeur. Les professionnels apprennent à formuler les soupçons de violence face à un couple et à diriger l'auteur vers une institution spécialisée.
"On doit aussi aider la personne auteure. Quand on va l'aider elle, on va aussi aider la personne victime", analyse la spécialiste. A noter que les auteurs de violence domestique doivent, depuis 2018, participer à au moins un entretien dans un centre spécialisé vaudois.
Julie Rausis/fgn