Le projet lancé dans le bassin versant du Boiron, à l'ouest de Morges (VD), dans le but de lutter contre la pollution des eaux par les produits phytosanitaires, est un succès. Il a largement contribué à l'amélioration de la qualité des eaux de la rivière et confirmé l'efficacité de mesures agricoles ciblées, a indiqué le canton vendredi dernier.
Nombreux acteurs mobilisés
Initié en 2005 par la Direction générale de l'environnement (DGE) du canton de Vaud, le projet-pilote a été cofinancé par la Confédération et l'Etat de Vaud. Il a réuni un large éventail d'acteurs, parmi lesquels une trentaine d'exploitants agricoles, treize communes ainsi que deux offices fédéraux.
Le projet a bénéficié d'un financement de quatre millions de francs assuré par le canton, la Confédération et les communes.
A l'époque, les eaux du Boiron présentaient des résultats qui ne satisfaisaient pas les critères de qualité espérés. La rivière morgienne faisait partie des cours d'eau vaudois où de nombreux produits phytosanitaires étaient détectés: la qualité biologique de l'eau s'en ressentait, passant de bonne à l'amont à très mauvaise à l'embouchure dans le lac.
Trois mesures principales
Trois mesures distinctes ont permis de réduire le transfert d'herbicides dans le Boiron. L'installation d'une station collective de lavage a contribué à une "diminution drastique" des pertes dues au nettoyage des pulvérisateurs.
Deuxièmement, diverses mesures de substitution, suppression ou réduction des herbicides, combinées à des désherbages mécaniques sur un total de 600 parcelles (1000 hectares) ont permis de réduire les pertes directement dans les champs. Et troisièmement, des formations continues ont été proposées aux agriculteurs.
En charge du suivi de la qualité des eaux, la Direction générale de l'environnement a analysé quelque 600 échantillons durant toute la durée du projet pour dépister plus d'une centaine de substances. "D'un point de vue biologique, les analyses ont graduellement constaté une amélioration de la situation avec le retour de plusieurs espèces d'insectes aquatiques sensibles en aval du cours d'eau".
Voir l'état des cours d'eau avec l'Observation nationale de la qualité des eaux de surface (NAWA)
ats/cab