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Le Grand Conseil vaudois prend congé de quatre conseillers d'Etat

Une page de la vie politique vaudoise se tourne avec le départ de quatre Conseillers d'État sortants
Une page de la vie politique vaudoise se tourne avec le départ de quatre Conseillers d'État sortants / 19h30 / 2 min. / le 21 juin 2022
Les membres du Conseil d'Etat vaudois Cesla Amarelle, Béatrice Métraux, Philippe Leuba et Pascal Broulis ont fait leurs adieux aux députés mardi lors de la dernière séance du Grand Conseil de la législature 2017-2022. Ils quitteront le gouvernement cantonal à la fin du mois.

Les quatre ministres sortants ont été tour à tour ovationnés par le Parlement. La présidente de l'organe législatif Laurence Cretegny leur a rendu hommage, saluant notamment leur sens de la collégialité. Elle a aussi honoré les cinquante députés qui terminent leur mandat.

Naissance du "compromis dynamique"

Doyen du Conseil d'Etat, où il est entré en 2002, le chef du Département des finances et des relations extérieures (DFIRE) Pascal Broulis a peiné à contenir son émotion au moment de prendre le micro. "Je n'ai pas vu le temps passer", a déclaré la "cheville ouvrière du redressement des finances vaudoises", comme l'a qualifié Laurence Cretegny.

>> Revoir aussi le sujet du 12h45 qui revient sur la carrière des 4 élus :

C’est une page de la vie politique vaudoise qui se tourne avec le départ de plusieurs figures historiques
C’est une page de la vie politique vaudoise qui se tourne avec le départ de plusieurs figures historiques / 12h45 / 2 min. / le 21 juin 2022

Autrefois "piétinant", le canton de Vaud est devenu une locomotive économique, s'est félicité le libéral-radical. Il aura été le Grand argentier du canton pendant vingt ans, un record en Suisse.

Je n'ai pas vu le temps passer

Pascal Broulis

Avec le socialiste Pierre-Yves Maillard, désormais conseiller national et président de l'Union syndicale suisse, Pascal Broulis a formé un duo emblématique, surnommé "Brouillard et Malice". Ensemble, il ont créé le fameux "compromis dynamique" à la vaudoise.

>> Lire aussi : Pascal Broulis: "L'attaque et la contre-attaque font partie du jeu politique"

Dans l'émission de la TSR "Tout en région", en 1999, le radical l'évoquait déjà: "On peut trouver un terrain d'entente avec les socialistes. Je crois que si les socialistes acceptent d'agir également sur les charges et non pas uniquement sur des impôts, on trouvera un terrain d'entente. J'en suis persuadé."

>> Revoir leur interview dans Mise au point en 2017 :

Le couple fort
Le couple fort / Mise au point / 16 min. / le 9 avril 2017

Pascal Broulis a toutefois connu des turbulences. En 2018, la presse l'a accusé d'économiser ses propres impôts, puis il y a eu la polémique sur ses voyages en Russie avec le milliardaire Frederik Paulsen. Si Pascal Broulis a été blanchi, il n'est pas sorti indemne de ces deux affaires.

Le sens de la formule de Philippe Leuba

Autre monument politique vaudois sur le départ: le libéral Philippe Leuba. Philippe Leuba, au gouvernement depuis 2007, a fait part du "plaisir sans limite" qu'il a eu à défendre des projets face à l'assemblée. Comme ses collègues, celui qui a dirigé le Département de l'économie, de l'innovation et du sport (DEIS) une décennie durant a souligné l'importance d'institutions fortes et du système du collège gouvernemental, "le seul à permettre d'avancer sans contrecoups, sans effet de balancier et sans excès".

>> Lire aussi : Philippe Leuba: "J'ai fait des fautes, il n'y a pas l'ombre d'un doute"

Sa carrière a été marquée par ses engagements pour l'emploi, sa poigne de fer sur l'asile et son sens de la formule, pas toujours apprécié par ses adversaires.

"Je constate que M. Zisyadis a passé toute sa campagne à dire pis que prendre du Parti socialiste, de Mme Jaggi et de M. Brélaz. Alors il ne faut quand même pas venir nous dire que l'union de la gauche a de beaux jours devant elle", déclarait-t-il sur le plateau de la TSR, lors des élections fédérales de 1995.

Majorité de gauche avec Béatrice Métraux

La gauche a pourtant fini par faire basculer le gouvernement de son côté avec l'élection de l'écologiste Béatrice Métraux en 2011.

"Merci de vos idées, merci de votre audace. J'ai admiré votre constance, parfois entêtée, à vouloir faire progresser l’action publique avec d'innombrables dépôts parlementaires", a lancé la Verte Béatrice Métraux aux députés.

La patronne du Département de l'environnement et de la sécurité (DES) tire sa révérence après dix ans de fonction. Elle a appelé le Grand Conseil à faire encore plus pour l'écologie. "Nous le devons aux générations futures."

Sous son mandat, les places en prison ont été augmentées et un plan climat a été mis en place. Mais Béatrice Métraux s'est aussi vue contrainte d'évacuer des militants de la ZAD du Mormont en mars 2021, qui partagent pourtant la même sensibilité écologique.

"Bien sûr que c'est difficile. Mais je suis quand même au Conseil d'Etat: il y a des décisions de justice qui doivent être respectées. Or, la justice a demandé l'évacuation de la ZAD", expliquait-elle.

>> Revoir son interview dans Forum en mars dernier :

L’interview de Béatrice Métraux à la suite de l’évacuation de la ZAD du Mormont (vidéo)
L’interview de Béatrice Métraux à la suite de l’évacuation de la ZAD du Mormont (vidéo) / Forum / 6 min. / le 30 mars 2021

Un seul mandat pour Cesla Amarelle

Elle n'aura tenu que le temps d'un mandat aux commandes de la formation. Visée par deux plaintes pénales en fin de mandat, la socialiste Cesla Amarelle n'a pas été réélue en avril dernier. Ses réformes n'auront pas suffi à convaincre.

C'est comme un bus qui roule à 300 km/h qui vous arrive en pleine figure. C'est vrai que j'ai mis quand même quelques semaines à m’en remettre

Cesla Amarelle

Cesla Amarelle a exprimé sa reconnaissance aux parlementaires pour avoir "fait confiance à l'immense majorité" des projets portés par son Département de la formation, de la jeunesse et de la culture (DFJC). "Je n'ai qu'un seul regret, le refus fin 2021 du projet de l'école durable à quelques voix près", a-t-elle confié.

>> Revoir le reportage du 12h45 sur le bilan de Cesla Amarelle :

Non réélue au gouvernement vaudois, Cesla Amarelle tire le bilan de son action à la tête de l'instruction publique.
Non réélue au gouvernement vaudois, Cesla Amarelle tire le bilan de son action à la tête de l'instruction publique. / 12h45 / 1 min. / le 20 juin 2022

"C'est comme un bus qui roule à 300 km/h qui vous arrive en pleine figure. C'est vrai que j'ai mis quand même quelques semaines à m’en remettre", confiait-elle, dimanche dans l'émission de la RTS Mise au point.

Les quatre conseillers d'Etat seront remplacés dès le 1er juillet par leurs successeurs Isabelle Moret (PLR), Frédéric Borloz (PLR), Valérie Dittli (Centre) et Vassilis Venizelos (Verts). Ces derniers rejoindront les trois autres ministres en place Rebecca Ruiz (PS), Nuria Gorrite (PS) et Christelle Luisier (PLR).

Les nouvelles autorités seront assermentées mardi prochain. Le Grand Conseil reprendra ses travaux le 23 août 2022, après les vacances.

Claude-Olivier Volluz/vajo avec ats

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Tous les départements changent de nom, sauf le DSAS

Après avoir procédé à une réorganisation de ses départements, le nouveau Conseil d'Etat vaudois a défini leur dénomination. Tous changent de nom, hormis le Département de la santé et de l'action sociale (DSAS) en main de la socialiste Rebecca Ruiz.

>> Lire aussi : Au Conseil d'Etat vaudois, la valse de la répartition des départements

Les membres du Conseil d'Etat vaudois. De gauche à droite, Vassilis Venizelos, Isabelle Moret, Rebecca Ruiz, Nuria Gorrite, Christelle Luisier, Frédéric Borloz et Valérie Dittli le 10 avril 2022 à Lausanne. [Keystone - Jean-Christophe Bott]
Les membres du Conseil d'Etat vaudois. De gauche à droite, Vassilis Venizelos, Isabelle Moret, Rebecca Ruiz, Nuria Gorrite, Christelle Luisier, Frédéric Borloz et Valérie Dittli le 10 avril 2022 à Lausanne. [Keystone - Jean-Christophe Bott]

La nouvelle présidente du gouvernement, la PLR Christelle Luisier, sera en charge du Département des institutions, du territoire et du sport (DITS). Isabelle Moret dirigera le Département de l'économie, de l'innovation, de l'emploi et du patrimoine (DEIEP).

Troisième PLR du Conseil d'Etat, Frédéric Borloz prendra les rênes du Département de l'enseignement et de la formation professionnelle (DEF).

La socialiste Nuria Gorrite conduira le Département de la culture, des infrastructures et des ressources humaines (DCIRH), tandis que l'écologiste Vassilis Venizelos conduira le Département de la jeunesse, de l'environnement et de la sécurité (DJES).

Finalement, la centriste Valérie Dittli s'occupera du Département des finances et de l'agriculture (DFA).

Les comptes 2021 du canton ont été validés

Les comptes ont été acceptés par 106 voix contre 8 et trois abstentions au Grand Conseil. Alors que le budget prévoyait un déficit de 164,2 millions de francs, un excédent de recettes de 14,4 millions a finalement été dégagé.

L'écart s'explique par des rentrées fiscales extraordinaires et conjoncturelles, la redistribution du bénéfice de la Banque nationale suisse (BNS) et la prise en charge partielle des coûts liés au Covid-19 par la Confédération, notamment.

C'est la 17e année consécutive que les comptes de l'Etat de Vaud présentent un résultat positif. Le grand argentier Pascal Broulis a été ovationné. Chef du Département des finances depuis 2002, il quittera le Conseil d'Etat à la fin du mois (lire ci-dessus), après ne s'être pas représenté lors des dernières élections. Il sera remplacé par la nouvelle élue Valérie Dittli (Centre).