Pierre-Yves Maillard sera le candidat du PS vaudois pour le Conseil des Etats

Le choc des titans qui était annoncé entre les deux actuels conseillers nationaux Pierre-Yves Maillard et Roger Nordmann n'a donc pas eu lieu. Les militants ont accepté l'arrangement de dernière minute proposé par la direction du parti pour éviter ce duel fratricide et assurer l'unité socialiste tout en gardant ces deux figures de premier plan à Berne.

Ancien conseiller d'Etat et actuel président de l'Union syndicale suisse, Pierre-Yves Maillard sera donc le candidat du parti au Conseil des Etats en 2023. Il a été longuement applaudi par les militants et militantes au terme de son discours.

Quant à Roger Nordmann, il n'aura pas à quitter le Parlement pour autant, puisqu'il obtient une deuxième dérogation pour briguer un nouveau mandat de conseiller national. Le chef du groupe socialiste aux Chambres a en effet atteint la limite du nombre de mandats fixé par son parti pour la Chambre du peuple, où il siège depuis 2004.

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"Se réunir derrière un intérêt majeur"

Cet arrangement est "un choix qui vise l'efficacité, qui rassemble le parti plutôt que de le diviser. Il permet de nous réunir derrière le même intérêt majeur: gagner ces élections", a plaidé Pierre-Yves Maillard à la tribune. "Il faut avoir une liste au Conseil des Etats qui soit forte, avec une alliance avec nos amis verts, et une liste au Conseil national avec des figures fortes, connues et qui peuvent drainer des voix", a-t-il précisé dans le 12h30.

>> L'interview de Pierre-Yves Maillard dans le 19h30 :

De son côté, Roger Nordmann a affirmé qu'il trouvait son compte dans cette solution de dernière minute. "Pierre-Yves et moi avons encore beaucoup à apporter au parti et au pays", a-t-il déclaré.

Accueil mitigé

Les délégués présents à Payerne ont réservé un accueil mitigé à cette solution. Certains ont salué une proposition qui permettait d'éviter de fracturer le parti, tout en laissant en course les deux ténors du PS.

Au vote, l'arrangement est passé de justesse. Sur les 224 bulletins valables, il fallait récolter deux tiers des voix, soit 150, pour faire passer cette proposition. Ils ont été 157 à la soutenir, tandis que 67 s'y sont opposés.

D'autres voix, issues de jeunes socialistes, ont toutefois critiqué cette nouvelle dérogation. Elle empêche, selon eux, le renouvellement des candidats et "renie le débat démocratique." Les termes de "vieux dinosaures" ont aussi été prononcés.

Interrogé dans Forum, Kelmy Martinez, membre de la Jeunesse socialiste vaudoise, a dit déplorer cette décision, estimant qu'il fallait retravailler les statuts et le système des dérogations. "On demande l'abandon pur et simple des dérogations qui sont accordées", a-t-il affirmé. Et d'espérer toutefois que Pierre-Yves Maillard récupère le siège socialiste à Berne.

Dans le 19h30, Clémence Danesi, autre membre de la Jeunesse socialiste, a de son côté regretté que ces dérogations soient souvent accordées à des hommes, qui sont élus depuis longtemps. "On aimerait avoir plus de diversité."

>> L'interview de Kelmy Martinez dans Forum :

Keystone

Récupérer le siège perdu

Pour mémoire, ce sont actuellement la Verte Adèle Thorens et le PLR Olivier Français qui siègent à la Chambre haute pour le canton de Vaud. En 2019, tous deux avaient devancé la socialiste Ada Marra au second tour. Le PS perdait ainsi un siège au Conseil des Etats qu'il détenait depuis 20 ans.

Pour la campagne qui s'annonce, Pierre-Yves Maillard a d'ores et déjà annoncé qu'il souhaitait faire liste commune avec Adèle Thorens "pour faire progresser les forces de gauche au Conseil des Etats." L'écologiste n'a toutefois pas encore dit si elle souhaitait rempiler.

boi avec ats