Le site de Noville (VD), au bout du Léman, à l'embouchure du Rhône est le site le plus prometteur de Suisse en terme de gaz naturel. Un puits de 4000 mètres de profondeur avait été creusé en 2010, tandis que le gaz se trouve à 1,5 kilomètre.
Au vu des circonstances mondiales, l'entité qui assure l'approvisionnement du gaz naturel en Suisse romande serait prête à reprendre le projet si la volonté politique se précisait. "Nous avons identifié trois couches dans lesquelles il y a une présence significative de gaz", indique le président de Gaznat Philippe Petitpierre, jeudi dans le 19h30 de la RTS.
Le gisement permettrait d'assurer la consommation de gaz de la Suisse pendant vingt-cinq ans et de la Suisse romande pendant septante-cinq ans, selon les calculs de Gaznat SA.
Il faudrait compter trois à cinq ans pour lancer l'exploitation du site qui serait parfaitement rentable, selon Gaznat. "Je prends l'engagement qu'on ne verra pas qu'il y a une tête de forage qui amène du gaz dans la zone industrielle de Noville et Villeneuve. Il n'y aura aucun impact sur l'environnement", promet Philippe Petitpierre.
Oppositions toujours d'actualité
Après la campagne exploratoire en 2010, les autorisations d'exploiter avaient été refusées par la Confédération, à cause des risques de pollution. Puis, une loi vaudoise bannissant toute extraction des hydrocarbures dans les sols avait été votée en 2018, bloquant définitivement le projet.
Depuis l'annonce de l'éventuelle relance du projet, les Verts vaudois ont aussitôt réagi par le biais d'un communiqué évoquant un "projet populiste dangereux pour le climat". Dénonçant une stratégie basée sur les peurs pour privilégier des projets à visée économique, le parti écologique réaffirme qu'il faut miser sur les énergies renouvelables et sur les économies d'énergies à tous les niveaux pour faire face à une éventuelle pénurie.
Le conseiller d'Etat en charge de l'Environnement Vassilis Venizelos estime que le projet de Noville "n'est pas d'actualité". "Le débat démocratique a eu lieu en 2018. Le Grand Conseil et le Conseil d'Etat ont décidé de privilégier d'autres mesures, et d'abandonner le gaz à moyen et long terme", annonce-t-il.
Sujet TV: Lorence Milasevic
Adaptation web: Elisa Casciaro