Invité dans Forum ce mardi, Frédéric Borloz s'est dit prêt à reprendre les rênes de l'école vaudoise, dont la gestion a été vivement critiquée par le passé. Au point que beaucoup disent que c'est ce département qui a coûté le siège de sa prédécesseure, la socialiste Cesla Amarelle.
Quoi qu'il en soit, le nouveau conseiller d'Etat PLR se dit très motivé à empoigner le domaine. "Les dossiers sont vraiment passionnants. Mais complexes aussi, donc ça prendra du temps avant de prendre des décisions qui auront forcément des conséquences. Mais je suis dans un très bon état d'esprit", se réjouit-il dans Forum.
"Un temps d'analyse"
A la question de savoir s'il va poursuivre ou stopper certains projets mis en place par Cesla Amarelle, Frédéric Borloz répond qu'il a encore besoin de temps pour les analyser. Le conseiller d'Etat n'a en effet pris ses fonctions qu'il y a six semaines.
"Il y a toujours des critiques à formuler, c'est normal. Mais je crois que globalement l'école vaudoise va bien. Aujourd'hui, je prends plutôt un temps d'analyse pour me faire une opinion. Après six semaines, arriver avec une envie de tabula rasa serait inconscient", explique-t-il, tenant par la même occasion à préciser qu'il s'agit de projets décidés par le Conseil d'Etat, et non pas par Cesla Amarelle en personne.
Parmi les dossiers houleux, il y a notamment celui du Concept 360° dont l'objectif est une école à visée inclusive, soit une scolarisation des élèves en situation de handicap ou à besoins particuliers dans des classes ordinaires. Beaucoup d'enseignants et de parents estiment que le canton est allé trop vite en besogne, sans moyens suffisants.
"Globalement, l'école à visée inclusive est une progression à saluer car elle permet à des gens, qui par le passé vivaient en marge, d'avoir une vie normale en étant intégrés dans la société. Et ceci commence par l'école. On ne remet pas en question cet objectif", souligne-t-il. "On a donc décidé de continuer avec ce concept pour la rentrée."
Personnel enseignant à consulter
Toutefois, le nouveau ministre vaudois de l'Education reste conscient que dans les mois à venir, il va falloir consulter la base, c'est-à-dire les directeurs, en associant leurs doyens. Mais également tout le personnel enseignant.
"On est en train de réfléchir à un concept pour avoir leur opinion sur l'école inclusive. Il y a 15'000 enseignantes et enseignants, donc je ne peux pas toutes et tous les rencontrer. Mais avec des délégations d'enseignants, j'aimerais aussi avoir leurs avis." Et d'ajouter dans le 19h30: "Aujourd'hui, il y a du mécontentement, mais c'est difficile de savoir quel est le dénominateur commun à cette grogne. L'idée maintenant est donc vraiment de comprendre d'où elle vient."
Dans tous les cas, du côté des syndicats, les attentes sont grandes. "Nous attendons que le terrain soit entendu, que ce soient les enseignants, les psychologues, les psychomotriciens, les logopédistes et les parents d'élèves aussi. Pour que des choses concrètes soient entreprises", indique dans le 19h30 Françoise-Emmanuelle Nicolet, du syndicat Sud.
Propos recueillis par Mehmet Gultas et Philippe Revaz
Adaptation web: Fabien Grenon
Pas de pénurie d'enseignants
Lors de sa première conférence de presse dans sa nouvelle fonction mardi, au Gymnase de Morges, le nouveau ministre des écoles vaudoises Frédéric Borloz a présenté ses priorités en vue de la rentrée scolaire de lundi.
Se disant "très motivé, heureux, fier et donc absolument pas déçu" d'avoir hérité de ce département des écoles, il a présenté les principaux enjeux de cette nouvelle année scolaire: la valorisation de la formation professionnelle, la consultation sur le passage à un gymnase en quatre ans, la suite du déploiement de l'éducation numérique, les réflexions sur la réduction de l'impact écologique du DEF, ainsi que la mise en place ou non de la nouvelle orthographe.
Sur ce dernier sujet, un débat est prochainement prévu au Grand Conseil, comme il l'a souligné dans le 19h30. "Donc je vais être prudent. Mais ce n'est pas le dossier prioritaire."
Il a par ailleurs assuré qu'il n'y avait pas de pénurie d'enseignants dans le canton, contrairement à certains cantons alémaniques, notamment en raison d'une "bonne politique de recrutement" ces dernières années.
Lundi prochain, 94'100 élèves de l'école obligatoire et 35'610 apprenties, apprentis et élèves en formation postobligatoire prendront le chemin de leurs classes. La rentrée des hautes écoles se déroulera en septembre pour 40'666 étudiantes et étudiants, dont 17'134 personnes inscrites à l'UNIL et 3370 en formation à la HEP Vaud.