Liliane et son petit-fils David n’en peuvent plus: depuis bientôt 6 mois, ils subissent la présence d’un camp hors norme de gens du voyage situé juste en face de chez eux à Bussigny.
"On a des nuisances sonores régulièrement. Il y a des voitures qui ont un comportement très dangereux sur la route, elles sont bruyantes également, avec des dérapages. (...) ils utilisent aussi des génératrices et c'est très bruyant", résume David.
Pour Liliane, les gens du voyage sont surtout "trop nombreux" et elle estime qu'ils "n'ont aucun respect du voisinage".
80 interventions policières en 6 mois
Le camp est occupé par au mois 200 gitans, originaires de France et d'Espagne, du jamais vu pour le canton de Vaud. En un peu moins de six mois, la police cantonale a dû intervenir à 80 reprises.
"Parfois, il est arrivé qu'on doive appeler trois fois par jour parce qu'une voiture klaxonnait de 09h00 du matin jusqu'à 18h00. Ou encore parce ils ont commencé à faire du bruit, ou parce qu'en se déplaçant avec leurs caravanes, ils provoquent des bouchons", explique cette autre riveraine, qui préfère garder l'anonymat.
Explosion du nombre de caravanes
Les gens du voyage sont arrivés en mars avec selon eux l’accord du propriétaire. Mais face à l’afflux massif de nouvelles caravanes, le camp est vite devenu ingérable, tant pour les autorités que pour les itinérants eux-mêmes.
"Si certaines choses n'ont pas été convenables, on est prêts à assumer, à régulariser et à payer", explique le responsable du camp. "Mais ici on peut confirmer qu'il n'y a pas de voleurs. Les gens cherchent à travailler et à gagner leur vie", précise-t-il. Les gens du voyage demandent surtout davantage d’emplacements à disposition dans le canton, afin d'éviter de nouvelles situations de ce type.
Pas de nouveaux emplacements en vue
Mais les autorités refusent pour l'instant d'entrer en matière. "Au niveau romand, le canton de Vaud a fait sa part, avec la place d'accueil de Rennaz qui peut accueillir 45 emplacements. Le site va d'ailleurs encore prochainement être équipé, avec des investissements qui sont envisagés", explique Vassilis Venizelos, conseiller d'Etat vaudois à la tête du Département de la jeunesse, de l'environnement et de la sécurité. "Actuellement, il y a des places sur ce site", souligne le ministre.
Sur le terrain privé de Bussigny, une date de départ est exigée au 1er septembre par le propriétaire. Les gitans ont annoncé vouloir respecter ce délai pour le plus grand soulagement du voisinage.
Maude Richon/ther