L'incendie de la station de Glacier 3000 est maîtrisé, mais l'incertitude sur sa réouverture demeure

S'il y a encore "un peu de fumée", l'incendie est désormais éteint, indique le chef du site des Diablerets du SDIS Alpin (Leysin, Ormont-Dessus et Ormont-Dessous), le capitaine Patrick Frutig, mardi dans La Matinale de la RTS. Il ajoute que quatre pompiers ont passé la nuit sur place, à près de 3000 mètres d'altitude, pour surveiller le bâtiment. Ils étaient accompagnés de personnes travaillant pour Glacier 3000.

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En tout, trois hélicoptères d'Air Glacier et un de la REGA ont été mobilisés. Une trentaine de pompiers ont été héliportés sur le site. "La structure a été refroidie grâce aux hélicoptères qui effectuaient des rotations entre le lac Retaud et la station supérieure, transportant 600 à 800 litres d'eau à chaque fois", explique Patrick Frutig.

L'épée de Damoclès sur la saison hivernale

Prisée été comme hiver, la station supérieure de Glacier 3000 est desservie par un téléphérique en deux tronçons en provenance du col du Pillon. Elle permet d'accéder au domaine skiable du glacier des Diablerets, mais aussi à d'autres activités comme un pont suspendu entre deux sommets et une piste de luge d'été. Le téléphérique de Glacier 3000 pourra-t-elle ouvrir cet hiver? La question est sur toutes les lèvres dans la station vaudoise.

Les premiers contrôles effectués lundi indiquent que la structure porteuse de l'édifice est en "bon état", elle aussi. "Il n'y a pas de danger d'effondrement", annonce le le CEO de Glacier 3000 Bernhard Tschannen, à Keystone-ATS.

Quant au chef du site des Diablerets du SDIS Alpin, il estime qu'il y aura un "gros travail" pour s'assurer que la structure tienne. "Cela va être long. (...) A cette altitude, on ne peut pas construire un bâtiment en un clin d'oeil", dit-il à la RTS.

Les causes de l'incendie demeurent inconnues. Selon Bernhard Tschannen, le feu est "probablement" parti du 4e étage, où se trouve un restaurant dessiné par l'architecte tessinois Mario Botta. Il a subi de très importants dégâts, tout comme le self-service du 3e étage. L'étendue exacte des dommages devra encore être établie avant de penser à une reconstruction, qui n'interviendra pas avant l'année prochaine.

Même sans restaurants, Bernhard Tschannen se dit confiant que la saison de ski pourra reprendre comme prévu le 5 novembre. De nouvelles analyses vont être conduites mardi. Des ingénieurs de Glacier 3000, accompagnés de spécialistes externes, devaient se rendre sur les lieux dans l'après-midi. Des représentants des constructeurs du téléphérique, des câbles et des ancrages sont attendus mercredi.

>> Les précisions du 19h30 :

Augmentation des tarifs?

De son côté, Sergei Aschwanden, directeur général de l'Office du tourisme de la Porte des Alpes, rappelle à la RTS qu'un franc généré par des remontées mécaniques représente six francs pour une destination touristique.

"Avec l'été indien qui s'annonce et la possibilité de faire des randonnées, cela va affecter le fonctionnement de notre offre touristique. S'il faut se sacrifier pendant deux, quatre semaines ou six semaines pour exploiter le téléphérique durant l'hiver, ça vaut la peine", estime Sergei Aschwanden, rappelant que la sécurité prime avant tout.

Le directeur de l'Office du tourisme de la Porte des Alpes n'écarte pas la possibilité d'une augmentation des tarifs, tout en précisant qu'il n'est pas impliqué dans la gestion opérationelle. "Nous sommes confrontés à une crise énergétique qui fait déjà exploser les coûts. (...) Il y a passablement de points d'interrogation et cet incendie en rajoute un."

Aucune personne de l'exploitation ne se trouvait dans l'édifice au moment de l'incendie et aucun blessé n'est à déplorer. Le Ministère public a été informé et la procureure de service a ouvert une instruction pénale afin d'établir les causes du sinistre. La police a lancé un appel à témoins et déconseille d'emprunter les chemins pédestres pour s'approcher de l'endroit.

>> L'interview intégrale de Sergei Aschwanden :

KEYSTONE - JEAN-CHRISTOPHE BOTT

Sujets radio: Gabriela Cabré et Valérie Hauert
Adaptation web: Valentin Jordil avec ats