"Nous avons besoin des entreprises pour réussir la transition énergétique", a déclaré lundi devant la presse à Lausanne la conseillère d'Etat Nuria Gorrite. La mobilité représente 40% des émissions de CO2 du canton, a souligné la cheffe du Département de la culture, des infrastructures et des ressources humaines (DCIRH). Et sur ces 40%, la quasi-totalité (95%) provient des voitures.
Nous avons besoin des entreprises pour réussir la transition énergétique
Les entreprises génèrent de nombreux trajets pendulaires et professionnels pour se déplacer du domicile au bureau ou durant le travail. "Quand je suis née en 1970, le canton de Vaud comptait 30% de pendulaires", soit des personnes changeant de commune pour aller travailler, a expliqué Nuria Gorrite. Aujourd'hui, ce taux dépasse les 75%, a-t-elle dit. Et il continue d'augmenter.
Un "enjeu majeur"
Pour la conseillère d'Etat socialiste, agir là-dessus constitue un "enjeu majeur", et l'Etat entend jouer un rôle de "moteur". Le plan du canton, qui découle des mesures de la première génération du Plan climat adoptée par le Grand Conseil à l'été 2021, se décline en quatre volets: sensibilisation, information, soutien et formation.
>> Relire : Le canton de Vaud veut plus de nature en ville pour améliorer la biodiversité
Une campagne de sensibilisation est déployée sur les réseaux sociaux notamment et une plateforme d'information a été mise en ligne. Les entreprises publiques ou privés de plus de 50 salariés ont droit à une séance gratuite de conseil personnalisé. Enfin, une formation payante en gestion de mobilité a été mise sur pied en partenariat avec les chambres du commerce et de l'industrie vaudoise et genevoise, ainsi que le canton de Genève.
Réduction de 40% dans l'administration cantonale
L'Administration cantonale vaudoise (ACV) veut montrer l'exemple. Aujourd'hui, plusieurs plans de mobilité cohabitent mais une stratégie globale a été adoptée en juillet 2022 pour l'ensemble de l'ACV par le Conseil d'Etat. En attendant sa mise en oeuvre, les différents sites de l'ACV sont encouragés à s'inspirer du plan de mobilité en vigueur sur celui de la Riponne, qui date de 2003 déjà.
Le Plan de la Riponne, où siège notamment la Direction générale de la mobilité et des routes (DGMR), comprend la mise à disposition des employés de véhicules en autopartage de la société Mobility ou des rabais sur les abonnements de transports publics, entre autres. Il a permis de réduire de 40% le nombre de kilomètres parcourus en voiture par les équipes, selon la conseillère d'Etat.
L'exemple de Nyon
La Ville de Nyon se veut elle aussi "exemplaire". Roxane Faraut, municipale nyonnaise des Infrastructures, était au côté de Nuria Gorrite lundi pour expliquer ce que la commune avait mis en place dès 2008: abonnement demi-tarif offert, télétravail étendu, acquisition de vélos électriques ou encore électrification de la flotte de voitures. Résultat: les déplacements domicile-travail des collaborateurs en mobilité individuelle ont baissé de près de 15%.
Les plans de mobilité ont également des effets bénéfiques sur la culture d'entreprise, sur la santé du personnel, tout comme sur l'efficacité globale des déplacements
"En développant des moyens de transport alternatifs à la voiture thermique ou en limitant leurs déplacements, les entreprises ont la possibilité de diminuer leur empreinte carbone", a résumé Nuria Gorrite. "Dans le même temps, elles génèrent une dynamique positive, car les plans de mobilité ont également des effets bénéfiques sur la culture d'entreprise, sur la santé du personnel, tout comme sur l'efficacité globale des déplacements."
ats/vajo