Au vote, la résolution a passé la rampe par 70 oui, 61 non et deux abstentions. "Tout a commencé en 2010 avec l'attribution par Sepp Blatter de la Coupe du monde de football au Qatar. Malheureusement, les choses se sont déroulées encore plus mal qu'imaginées, avec 6500 morts au compteur. Sans compter le coût écologique de ce mondial", a déclaré Laurent Balsiger, auteur de la résolution.
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L'
a encore rajouté une couche. "Vu que les milieux sportifs internationaux ne veulent pas se fixer de limites, à nous de les ramener sur terre. La résolution vise à demander aux instances concernées que cela ne se reproduise plus et à ne pas envoyer de délégation officielle vaudoise. Mieux vaut siffler tard que jamais", a lancé le député.
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S'il se dit passionné de foot et ne veut pas culpabiliser les nombreux fans du ballon rond, le socialiste a rappelé que
, au vu de ce scandale humain et écologique.
"Un peu tard" pour la droite
Les élus de gauche ont largement approuvé cette résolution "symbolique". Elle "dénonce le mode d'attribution et de réalisation des stades et non le sport populaire", a souligné Marc Vuilleumier d'Ensemble à Gauche et POP.
"Ce qui est demandé, c'est que le gouvernement prenne position par rapport à ces manifestations. Cela ne veut pas dire que l'on ne soutient pas l'équipe de Suisse. C'est dire que ce type de manifestations ne convient pas aux autorités vaudoises", a poursuivi le Vert Alberto Mocchi.
A droite, en revanche, on estime qu'il est trop tard pour réagir, à 28 jours de l'ouverture de la Coupe du monde. "Mieux vaut intervenir au départ. Il est un peu tard pour s'agiter", a résumé l'UDC José Durussel.
Le Conseil d'Etat, pas invité
Dans la foulée, à l'heure des questions, le député Hadrien Buclin a demandé au gouvernement s'il était prêt à participer au mouvement de boycott en refusant toute invitation d'une délégation au Qatar. "Le domaine de la politique étrangère relève de la Confédération, du Conseil fédéral", a répondu la présidente du Conseil d'Etat Christelle Luisier.
Le gouvernement vaudois n'est généralement pas invité par les pays organisateurs, mais par le CIO ou les fédérations sportives internationales implantées dans le canton. Cela participe d'une tradition historique, a-t-elle rappelé.
Dans le cas d'espèce, le Conseil d'Etat n'a pas connaissance d'un boycott. Il n'a été invité ni par le Qatar, ni par la FIFA, a précisé Christelle Luisier. De son côté, Hadrien Buclin a pris bonne note du fait qu'en l'absence d'invitation, il n'y aura pas de délégation.
ats/vajo