C'est Fariba Hashimi qui a remporté l'épreuve après une fin de course disputée avec sa soeur Yulduz Hashimi.
Mais le résultat est assurément secondaire et a vite laissé la place à l'émotion: après avoir franchi la ligne d'arrivée, les deux soeurs se sont prises dans les bras avec le drapeau de l’Afghanistan et celui de l’Italie, leur pays d’accueil.
Nombre d'Afghans et Afghanes qui vivent en Suisse avaient aussi fait le déplacement pour encourager les sportives. Certains sont même venus du Tessin pour l'événement.
Une opération d'exfiltration
Les cyclistes ont parcouru près de 60 kilomètres dans le Chablais avec des niveaux très différents: certaines d'entre elles étaient en train d'apprendre à pédaler samedi encore.
Cette course constituait aussi bien plus qu'un événement sportif. Elle avait évidemment une dimension politique. Initialement, la course devait avoir lieu en Afghanistan, mais sa tenue est devenue impossible après la prise de Kaboul par les talibans l’été dernier. En effet, pédaler quand on est une femme en Afghanistan, c'est prendre un grand risque.
Une exfiltration de ces coureuses a alors été mise en place au début du mois, une opération orchestrée par les instances internationales du cyclisme avec l’aide des autorités vaudoises.
Pédaler en liberté
Pour la coach de ces cyclistes Alex Sprienfield, interrogée samedi dans le 12h30, cette course représente beaucoup pour elles. "Elles viennent du Canada, d'Italie, d'Allemagne, de Suisse, cela vaut la peine de les voir toutes ensemble. Certaines d'entre elles ne se sont pas vues depuis leur départ d'Afghanistan."
Aujourd'hui, ces 49 cyclistes ont pu faire ce qu’elles aiment: pédaler, et surtout en liberté, un mot que beaucoup ont à nouveau prononcé.
>> Revoir notre grand format sur les talibans en Afghanistan : Retour en Afghanistan
Gabriela Cabré/boi