Le gouvernement vaudois interpellé par un député sur le fonctionnement de la police

"Depuis plusieurs années, on constate de nombreux problèmes au sein des corps de police vaudois, les tensions qui existent à la Police de l'Est Lausannois, de Lavaux, les nombreuses démissions à la Police municipale de Lausanne, en 2021 le licenciement du commandant de la Police de Nyon Régions", énumère l'élu de droite Nicola Di Giulio, lui-même enquêteur de police à la Ville de Lausanne.

Dans son interpellation déposée mardi au Parlement, il cite encore la récente éviction du commandant de la Police de l'Ouest Lausannois "qui fait actuellement polémique". Il ajoute à cette liste les problèmes relatifs au fonctionnement de la Centrale vaudoise de police (CVP), censée répondre à tous les appels d'urgence 117 du canton. Or il évoque retards et absences de réponses aux lignes 117.

"Une latence qui pourrait engendrer un drame duquel le Conseil d'Etat devra répondre", alerte-t-il. Pour rappel, cette nouvelle CVP est issue de la fusion de la Centrale de la police vaudoise (CET) et de la Centrale d'engagement de la Police de Lausanne (CAE) depuis le 1er mars 2022.

Un audit demandé

"Par rapport à toutes ces difficultés, le monde de la politique semble se réfugier prudemment derrière des notions de confidentialité, de protection de la personne et d'interminables enquêtes en cours", dénonce le député UDC. "Le commandement des polices concernées utilise aisément la même langue de bois pour affirmer que tout va bien et que les problèmes sont sous contrôle."

Nicola Di Giulio suggère dès lors qu'un audit indépendant de l'administration et apolitique soit mis sur pied à brève échéance pour examiner ces problèmes au sein de la CVP. Il demande par ailleurs au Conseil d'Etat si celui-ci a été informé des "graves dysfonctionnements" à la CVP, s'il prévoit de réformer la gestion du 117 et d'augmenter ses effectifs. Le gouvernement a trois mois pour répondre à cette interpellation.

Critiques réfutées par la commandante

Interrogée mardi dans La Matinale de la RTS, la nouvelle commandante de la Police cantonale vaudoise Sylvie Bula conteste le terme de "crise". Elle préfère parler de "phase de transition". "Ce n'est pas anodin de fusionner deux centrales d'appel, de changer le territoire pris en charge, de définir de nouveaux horaires, de revoir le processus de travail..."

Elle rappelle que la CVP déménagera dans les locaux de l'ECA (Etablissement d'assurance contre l'incendie et les éléments naturels), qui réuniront en 2023 toutes les centrales d'urgence du canton de Vaud. Sylvie Bula assure "prendre toute la mesure" des questionnements suscités par ce changement.

>> En lire plus : Le canton de Vaud regroupe ses centrales d'urgence sur un seul nouveau site et une grue qui tombe au milieu de l'agglomération

Et d'ajouter: "Je réfute que nous soyons en crise, que nous ne répondons pas au 117. Il y a des pics saisonniers. Quand on a

, il y a pléthore d'appels..." La commandante indique qu'il n'y a pas davantage d'absences ou d'arrêts maladie dans l'équipe du CVP que dans d'autres secteurs.

>> L'interview intégrale de Sylvie Bula dans La Matinale :

vajo avec ats