Les travaux prévus pour la transformation en profondeur de la gare de Lausanne ne pourront débuter au mieux qu'avec plusieurs mois de retard. En cause: des doutes de la Confédération, qui demande des études supplémentaires liées à la statique des structures prévues sous les quais et sous la Place de la gare.
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Une délégation des autorités cantonales vaudoises, neuchâteloises et fribourgeoises, ainsi qu'une représentante de la Municipalité de Lausanne, ont fait le voyage de Berne pour transmettre leur inquiétude et leur mécontentement après le retard pris par le chantier du principal nœud ferroviaire de Suisse romande.
"A Berne, on a vraiment mis ce projet à un très haut niveau", a assuré la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga à l'issue de la rencontre. "On veut avancer, on va renforcer les ressources. J’ai aussi suggéré une plateforme de suivi au plus haut niveau jusqu’au début des travaux", a annoncé la ministre en charge des Transports, qui s'exprimait pour la première fois sur ce dossier.
Eviter à tout prix de nouveaux délais
Dans la capitale vaudoise, les palissades de chantier perturbent la circulation depuis des mois. Mais derrière, rien ne se passe. Elles vont même être démontées, le temps d’effectuer les études complémentaires demandées et qui prendront des mois.
A l’issue de la séance, le calendrier n’est pas plus clair mais la délégation romande espère avoir exclu de nouveaux délais. "Nous avons eu des réponses concrètes, notamment données par Vincent Ducrot", le patron des CFF, a relevé la municipale lausannoise Natacha Litzistorf mardi dans le 19h30 de la RTS.
"Il nous a bien expliqué la manière de travailler en étapes, d’avancer concrètement, sans être dans un cercle non vertueux comme maintenant", a poursuivi celle qui est en charge du Logement, de l'Environnement et de l'Architecture à la Ville. "Et c’est plutôt de nature rassurante."
Une gare totalement saturée
Cet engagement de la Confédération était attendu, car la succession de retards dans les travaux devient délicate pour le canton de Vaud et pour le reste de la Suisse romande.
"C’est problématique pour les citoyennes et citoyens qui s’entassent aujourd'hui déjà dans des rames trop pleines", a rappelé la conseillère d'Etat vaudoise Nuria Gorrite. "Et c’est difficile d’envisager des développements ferroviaires dans cette gare où on n'arrive plus à faire entrer des trains."
La nouvelle gouvernance des travaux pourra peut-être lancer enfin le renouveau de la gare de Lausanne. L’horizon 2034 est désormais avancé pour la fin des travaux.
Céline Brichet/oang