Les quatre prédateurs, sans doute apeurés, ont pris la fuite sans faire de victimes parmi les bêtes. Le propriétaire, Rémy Bossert, qui a déjà perdu deux vaches cet été, dénonce "une pression constante" au micro du 19h30 de la RTS.
Source d'inquiétude supplémentaire, l'agriculteur n'avait jamais aperçu une meute si près des habitations. Un constat confirmé par le responsable de la chasse du canton de Vaud, Frédéric Hofmann. "Jusque là on avait l'habitude de voir des loups isolés, qui s'approchaient des villages pour achever une proie, comme le cerf", relève-t-il.
Le Vaudois refuse toutefois de parler de tendance, y décelant plutôt "un comportement opportuniste du loup". Sa proie de prédilection, le cerf, étant "devenu un peu plus farouche", ceci expliquerait en partie pourquoi le prédateur se rabat aujourd'hui davantage sur les jeunes bovins.
Importance de l'adaptation
Après 150 ans d’absence, le loup a fait son retour dans le canton de Vaud il y a une quinzaine d’années. Pour Julien Regamey, photographe animalier, l'adaptation est la clé.
Et le spécialiste du loup de citer l'exemple des Italiens ou des Espagnols, qui "sont nés avec les grands prédateurs". Les troupeaux sont suivis par des chiens de sécurité, pâturent dans des parcs et rentrent la nuit. Au contraire, en Suisse, il est nécessaire de se "mettre en tête" la nécessité de "protéger", explique-t-il dans le 19h30.
Malgré cette attaque, un tir contre la meute de la Vallée de Joux n'est pas à l'ordre du jour. Il pourrait être toutefois prochainement facilité, le Conseil fédéral ayant ouvert cette semaine une procédure visant à réviser l'ordonnance sur la chasse.
Depuis le début de l’année, une vingtaine d’animaux de traite dans le Jura vaudois ont péri sous les crocs du prédateur.
Yoan Rithner et Geneviève Dentan/mera