Le trou apparu sous les voies de train à la hauteur de Tolochenaz début novembre 2021 avait nécessité l'interruption du trafic Genève-Lausanne dans les deux sens pendant de longs jours. La fragilité de cette ligne ferroviaire était alors apparue au grand jour.
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Et pour les CFF, les risques sont toujours là un an plus tard. "On a mis en place une attention plus grande aux mesures d'entretien, que ce soit pour l'infrastructure, les rames, la surveillance. Tout ça pour éviter qu'un dérangement se produise", explique le chef du centre d'exploitation ouest des CFF samedi dans le 19h30 de la RTS.
"Entre Lausanne et Genève, on n'a qu'un seul trait", poursuit Patrick Michaud. "On n'a pas de ligne de détournement qui permette de faire passer les trains ailleurs. Et donc, quand un dérangement se produit, cela a tout de suite beaucoup de conséquences sur les clients".
Véritable serpent de mer depuis les années 1970
Ce tronçon est pourtant capital pour la Suisse romande: 65'000 personnes l'empruntent chaque jour et elles devraient être 100'000 en 2030.
On parle de ce deuxième tracé depuis les années 1970. Il a même déjà été dessiné, notamment en 1975, avec plusieurs variantes. Mais aucun des projets étudiés n'a été réalisé. Et le nouveau tracé est devenu un véritable serpent de mer, qui réapparaît régulièrement dans les débats.
Un tunnel entre Morges et Perroy
La décision n'est pas en main des CFF: elle est politique et ce sont les cantons romands qui réclament une solution rapide.
"Nous demandons l'inscription d'un tronçon entièrement en souterrain, à double voie, entre Morges et Perroy, qui serait une première étape nécessaire", rappelle la conseillère d'Etat vaudoise Nuria Gorrite.
Etude prospective annoncée pour 2023
C'est l'Office fédéral des transports qui prépare ces développements futurs. Dans une prise de position transmise à la RTS, il assure que l'amélioration de l'axe Genève-Lausanne est prise au sérieux.
"Une étude prospective […] a été lancée en 2020. Elle est en cours de finalisation, les résultats devraient être disponibles en 2023. Le but de cette étude est de mettre en évidence les conditions de réalisation d'un doublement de l'infrastructure entre Lausanne et Genève. Plusieurs variantes sont prises en considération, y compris celle d'une nouvelle ligne le long de l'autoroute A1".
Un nouveau tracé devrait donc être dévoilé l'an prochain - un de plus. Mais peut-être que le traumatisme vécu l'an passé suffira pour donner l'impulsion politique nécessaire à la réalisation de cet itinéraire alternatif.
Joël Boissard/oang