Olivier Français, 67 ans, a évoqué la reconnaissance devant les sollicitations pour qu'il se représente, mais a avancé la notion de raison: "La passion, oui, mais au bout d'un moment il faut passer à autre chose. J'ai formellement décidé d'arrêter l'année prochaine", a déclaré le sénateur avec émotion.
Le sénateur vaudois a précisé avoir pris sa décision il y a un mois, après avoir beaucoup hésité. Interrogé aussi dans le 19h30 de la RTS, Olivier Français n'a pas caché un moment d'émotion. "C'est une autre partie de ma vie qui s'ouvre, c'est une décision difficile", a-t-il confié.
"Cette année a été un peu compliquée. J'avais déjà une décision qui allait dans le sens de l'orientation que j'ai prise aujourd'hui, mais j'ai eu pas mal de sollicitations", a relevé le conseiller aux Etats. "Il y a aussi le côté stratégique, on a passablement dialogué, échangé. Et à un moment donné, il faut faire un choix et ce choix est fait."
Profilé dans les transports
Après 30 ans d'engagement politique, Olivier Français désire désormais se consacrer à d'autres projets. Passionné par les sommets, il a notamment évoqué son "envie de partir seul en montagne" et d'entreprendre une traversée du Canada. Il souhaite également passer davantage de temps avec sa famille.
Conseiller municipal à Lausanne entre 2000 et 2016, Olivier Français avait été élu au Conseil national lors des élections fédérales de 2007. Il a siégé à la Chambre basse jusqu'à son élection au Conseil des Etats en 2015, quand il avait réussi à briser l'hégémonie de gauche à la Chambre haute.
A Berne, cet ingénieur de formation s'est notamment profilé comme un excellent connaisseur de la politique des transports. Il siège aussi actuellement au sein des commissions des finances et de la politique de sécurité. Il fait également partie de la délégation auprès du Conseil de l'Europe.
En siégeant à la Municipalité de Lausanne, il a notamment laissé sa patte sur le métro m2, l'usine de déchets Tridel ou encore la rénovation de l'opéra.
Pascal Broulis et Jacqueline de Quattro cités
Avec le départ d'Olivier Français et celui de l'autre sénatrice sortante, la Verte Adèle Thorens, les deux sièges vaudois au Conseil des Etats seront donc à repourvoir.
Au PLR, ce départ ouvre le bal des candidatures. Deux noms ont régulièrement circulé au cours des dernières semaines, ceux des anciens conseillers d'Etat Pascal Broulis, qui a quitté le Château cantonal en juillet dernier, et de Jacqueline de Quattro qui siège au National depuis 2019. Le délai pour le dépôt des candidatures au PLR a été fixé à vendredi.
Les libéraux-radicaux devront aussi décider s'ils reconduisent l'alliance de droite qui a porté ses fruits lors des dernières élections cantonales, à savoir un ticket de droite avec un PLR et un UDC. A l'UDC, les deux conseillers nationaux Michaël Buffat et Jacques Nicolet se tiennent à disposition de leur parti, confirme le président vaudois Kévin Grangier, qui plaide pour une stratégie concertée avec son partenaire PLR.
A gauche, c'est un duo masculin composé de deux conseillers nationaux qui sera lancé dans la course: le Vert Raphaël Mahaim et le socialiste Pierre-Yves Maillard.
boi avec ats
"Excellent travail"
"Olivier Français a effectué un excellent travail à Berne, salué par tout le monde, notamment dans le domaine des transports, de la sécurité et des finances", a déclaré Marc-Olivier Buffat, président du PLR vaudois.
"Nous l'aurions bien vu repartir pour quatre ans, mais il faut respecter son choix. Il nous avait fait part de ses hésitations: cela n'a pas été une décision facile pour lui", a-t-il ajouté.