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Vaud lance un vaste plan d'action pour valoriser l'apprentissage

Dans le canton de Vaud, seul un jeune sur cinq choisit directement la voie professionnelle après l'école obligatoire. [Depositphotos - photography33]
Le canton de Vaud veut revaloriser les apprentissages / La Matinale / 1 min. / le 16 novembre 2022
Dans le canton de Vaud, seul un jeune sur cinq choisit directement la voie professionnelle après l'école obligatoire. Une situation "un peu alarmante" pour le ministre de la Formation Frédéric Borloz qui a présenté mardi à Lausanne un vaste plan d'action pour valoriser la formation professionnelle.

C'était l'une de ses grandes priorités, présentée mi-août lors de la conférence de presse de la rentrée scolaire vaudoise, et le chef du Département de l'enseignement et de la formation professionnelle (DEF), Frédéric Borloz, est venu la confirmer au Salon des métiers 2022 à Beaulieu.

"Notre canton est une terre de formation et ce chiffre de 20% de jeunes seulement qui se tournent d'emblée vers un apprentissage n'est pas bon. Il faut inverser cette tendance. Ce sera un travail de longue haleine, sur plusieurs années", a affirmé le conseiller d'Etat PLR. "Choisir un métier après l'école obligatoire ne doit plus être un deuxième choix mais un premier choix à part entière", a-t-il souligné.

Autre constat décevant, la proportion des jeunes de 25 ans diplômés du secondaire II issus de la formation professionnelle n'est que de 42%. "C'est 20 points de moins que la moyenne suisse et l'un des plus faibles ratios du pays. Un pourcentage totalement insuffisant", a dit le ministre vaudois.

Trois axes principaux

Cette valorisation de la filière professionnelle passe donc par un plan d'action fixant trois axes principaux déclinés en seize mesures et visant cinq objectifs, a résumé le conseiller d'Etat. Un, il s'agit de mieux informer tous les publics (élèves, parents, entreprises) et, deux, de favoriser les transitions directes vers le CFC et l'attestation de formation professionnelle (AFP).

Il faut donner l'envie d'un métier tout en rendant l'orientation professionnelle plus efficace, a-t-il commenté en substance.

Enfin, il s'agit d'associer les milieux professionnels afin de développer des formations vers les métiers qui répondent aux défis contemporains dans les domaines de la santé, du numérique et de la transition énergétique. Concernant les métiers de l'économie dite verte, Frédéric Borloz a précisé qu'une étude avait été lancée pour identifier de manière chiffrée les besoins. Le résultat est attendu pour 2023.

Grâce à ce vaste programme pour la législature 2022-2027, le Canton veut augmenter la part de jeunes se dirigeant vers un apprentissage après l'école obligatoire, travailler sur l'image des quelque 175 métiers existants, associer les milieux économiques, augmenter le taux de réussite des examens des branches en fort taux d'échec et augmenter le taux de certification du secondaire II à 25 ans.

Une "Maison des métiers"

Parmi les mesures phares du plan figurent notamment la création d'une "Maison des métiers". Autant physique que virtuelle, elle permettra d'assurer la promotion et l'information qui est délivrée aux jeunes et à leurs parents dans un lieu dédié accessible toute l'année. Une campagne de promotion de l'apprentissage sera aussi menée sur les réseaux sociaux.

Autre nouveauté, l'information délivrée par les référents de l'approche du monde professionnel (AMP), présents dans chaque établissement scolaire, sera généralisée à l'ensemble des élèves de la voie générale et de la voie prégymnasiale. Le Canton va créer huit postes AMP régionaux, où un coordinateur jouera le facilitateur entre l'école et l'entreprise, avec un un ancrage régional.

Frédéric Borloz n'a pas articulé de budget pour ce vaste plan. "Nous lançons aujourd'hui des idées qui vont se concrétiser en projets chiffrés qui permettront ensuite de faire les demandes de crédits nécessaires" au Grand Conseil, a-t-il relevé. Pour l'instant, il n'y aura aucune incidence sur le budget 2023, selon le ministre.

ats/fgn

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